lundi 22 octobre 2012

Guinée-Bissau: tentative de contre coup d'Etat, sept morts

Guinée-Bissau: tentative de contre coup d'Etat, sept morts

Six mois après un coup d'Etat ayant renversé en Guinée-Bissau le gouvernement de Carlos Gomes Junior, le nouveau régime de ce pays instable miné par le trafic de drogue a accusé dimanche le Portugal d'être derrière une tentative de contre coup d'Etat qui a fait sept morts.
Dimanche à l'aube, un groupe d'hommes armés a tenté de prendre d'assaut la caserne d'une d'élite de l'armée de terre, les "Bérets rouges", près de l'aéroport de la capitale Bissau. Ils ont pris la fuite après une heure d'échanges de tirs meurtriers.
Les assaillants étaient dirigés par le capitaine Pansau N'Tchama, considéré comme proche de l'ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, renversé le 12 avril. Le capitaine N'Tchama, membre lui-même des "Bérets rouges", était à la tête du commando ayant assassiné en 2009 le président Joao Bernardo Vieira.
"Le gouvernement considère le Portugal, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et Carlos Gomes Junior comme les promoteurs de cette tentative de déstabilisation dont le but et la stratégie" étaient "de renverser le gouvernement de transition", selon un communiqué du gouvernement.
Le texte ajoute que l'objectif était aussi "de mettre en cause tout le processus politique en cours avec, un seul but, faire revenir Carlos Gomes Junior au pouvoir, et également de justifier la présence d'une force internationale" de stabilisation en Guinée-Bissau.
 Le gouvernement de Carlos Gomes Junior, qui vit en exil au Portugal, a été renversé le 12 avril par un putsch intervenu entre les deux tours de la présidentielle, alors que M. Gomes Junior était arrivé en tête du premier tour.
Les putschistes, dirigés par le chef d'état-major des armées, le général Antonio Indjai, ont rendu le pouvoir à des hommes politiques avec lesquels ils ont signé un accord pour la mise en place d'autorités de transition, dirigées par le président Manuel Serifo Nhamadjo.
Au moins sept personnes, dont six assaillants, selon un bilan établi par l'AFP, ont été tuées lors de l'attaque de la caserne des "Bérets rouges". Le gouvernement parle dans son communiqué de six morts, d'un blessé grave et de quatre arrestations.
 Le capitaine N'Tchama est récemment rentré du Portugal où il était en formation militaire depuis juillet 2009, selon des sources sécuritaires.
Il était déjà le chef d'un commando qui avait assassiné le président Vieira en mars 2009 quelques heures après l'assassinat du chef d'état-major des forces armées Batista Tagmé Na Waie.
 Pays "sous surveillance"
La Guinée Bissau est un petit Etat ouest-africain dont l'histoire est jalonnée par la violence politico-militaire et les coups d'Etat depuis son indépendance du Portugal en 1974 après une guerre de libération.
Son instabilité a transformé ce pays en plaque tournante du trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe ces dernières années. Des militaires de haut rang sont soupçonnés d'être impliqués dans ce narco-trafic.
 La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), à laquelle appartient la Guinée-Bissau, avait condamné le coup d'Etat du 12 avril, avant d'entériner l'accord entre militaires putschistes et politiques.
La Cédéao a levé ses sanctions imposées après le putsch, mais le pays, où des élections doivent être organisées en 2013, reste "sous surveillance" de ses voisins.
Les dirigeants renversés du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert ont refusé de reconnaître le nouveau régime et nombre d'entre eux, vivent en exil.
Après ce putsch, l'Union européenne, principal partenaire de Bissau, avait suspendu son aide et imposé des sanctions contre plusieurs personnalités militaires, dont le général Indjai.
En dépit de cet isolement, le président Nhamadjo a appelé fin septembre la communauté internationale à le soutenir dans la lutte contre le trafic de drogue et pour organiser des élections en 2013.
© AFP
© AFP
© AFP

Elections USA 2012 : dernier face-à-face entre Obama et Romney

Elections USA 2012 : dernier face-à-face entre Obama et Romney
Les deux candidats à l'élection américaine se retrouvent ce soir en Floride pour leur dernier duel, consacré à la politique étrangère. Chacun a l'espoir de faire bouger les sondages qui les donnent au coude à coude, à 15 jours du scrutin.
Les deux hommes se retrouvent lundi soir dans une université de Boca Raton (Floride) pour leur troisième affrontement télévisé du mois. Le président Barack Obama avait raté sa première prestation le 3 octobre avant de se rattraper mardi dernier lors de la deuxième face à Mitt Romney.
Un nouveau sondage publié dimanche par le Wall Street Journal et la chaîne NBC News montre que les deux rivaux recueillent 47% des intentions de vote auprès des électeurs les plus susceptibles de voter, alors que le candidat du parti démocrate bénéficiait d'une avance de trois points (49 contre 46) sur M. Romney avant les débats. Sur un échantillon plus large des électeurs inscrits, le président Obama l'emporterait avec 49% des voix contre 44% à son adversaire.
Obama va défendre son bilan
La politique étrangère, contrairement à l'économie, n'est pas considérée comme un facteur décisif dans le choix des électeurs américains, sauf situation grave, comme l'avait appris à ses dépens Jimmy Carter en 1980, lors de la longue crise des otages en Iran. George W. Bush, en 2004, avait au contraire profité de l'effet de rassemblement en période de guerre en Irak.
Le locataire de la Maison-Blanche devrait faire valoir qu'il a tenu des promesses emblématiques comme le retrait d'Irak et l'engagement de la transition en Afghanistan, et a engrangé des succès contre Al-Qaïda. La mort d'Oussama ben Laden en mai 2011 a en grande partie tué dans l'oeuf les reproches traditionnels que les républicains font aux démocrates : leur prétendue passivité en matière de sécurité.
Romney va critiquer Obama sur l'attentat de Benghazi
Depuis le début de la campagne, M. Romney cherche à mettre en cause la stratégie de l'administration démocrate notamment dans le dossier iranien. Un développement de dernière minute pourrait s'inviter dans ce débat avec un accord de l'Iran pour des négociations directes avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire, comme l'a affirmé samedi le New York Times. Des informations démenties par Washington et Téhéran.
Mitt Romney, qui accuse M. Obama d'avoir "laissé tomber" Israël, lui reproche également son inaction en Syrie, entre autres développements violents du "printemps arabe". La stratégie de M. Obama au Moyen-Orient "est en train de s'effondrer sous nos yeux", a-t-il lancé le 16 octobre. M. Romney tente surtout de mettre en difficulté le président sortant sur la gestion de l'attaque du 11 septembre à Benghazi (Libye) qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur américain. Le candidat du parti républicain devrait revenir à la charge après avoir accusé M. Obama d'avoir tardé à qualifier cet attentat de "terroriste".


Pdt des syndicats des transporteurs d’Abobo à Ouattara: "voici nos conditions pour la paix à Abobo»

Pdt des syndicats des transporteurs d’Abobo à Ouattara:

Une semaine après le déguerpissement de la gare d’Abobo, les langues continuent de se délier. Cette fois-ci, c’est l’un des «boss» des transporteurs et des syndicalistes qui parle.
Vous êtes très remonté contre le déguerpissement de la gare d’Abobo.
Oui. Mais avant tout, nous présentons nos excuses au chef de l’Etat, Alassane Ouattara, pour les malheureux évènements qu’il y a eu lundi pendant le déguerpissement. On nous a fait croire que c’est lui qui a donné les instructions pour démolir la gare...

Vous ne pensez pas que c’est le cas ?
Si. C’est pour cela que nous avons arrêté de résister, car le président de la République, c’est notre papa. Mais nous souhaitons qu’il nous donne un endroit où nous allons nous installer.

Pourquoi pas à la Sogegare, elle a été faite pour vous?
Les conditions de cette gare sont difficiles. On demande à chaque transporteur de payer 2,8 millions de FCFA.

A vous entendre, vous n’allez pas y aller ?
Nous l’avons clairement indiqué aux autorités.

Mais les services de la mairie affirment que les transporteurs sont d’accord pour s’installer à la Sogegare. Certains auraient déjà acquis leurs gares à l’intérieur. Dans une interview qu’il nous a accordée, le président du Collectif des chauffeurs d’Abobo est allé dans le même sens.
Nous sommes les patrons des chauffeurs, c’est nous qui avons le dernier mot. Pour ce qui est de la mairie, nous avons dit que cette gare est trop chère pour nous.

Et si on baissait les tarifs?
Il faut être réaliste. Normalement, les transporteurs doivent avoir une gare publique et non privée. Nous n’irons donc jamais à la Sogegare. Il faut que le chef de l’Etat trouve un autre espace pour nous. La ministre de la Salubrité urbaine, Anne Ouloto, a affirmé qu’elle nous a proposé deux sites, mais c’est faux. On ne nous a jamais laissé le choix. S’il y avait un autre site autre que la Sogegare, nous serions allés là-bas.

Les services techniques de la mairie indiquent qu’il y a eu une discussion avec vous et qu’il est prévu que vous gariez dans des endroits déterminés au sein de la commune...
Nous ne voulons pas garer au bord de la route. Qu’on nous trouve une gare.

Ya-t-il un autre endroit à part la Sogegare où on peut loger les transporteurs ?
Il y a un site en face de Mobile (sur la route d’Abobo-Anador) et un autre près de Mtn (non loin du camp commando d’Abobo).

Ces sites peuvent-ils accueillir les transporteurs de la commune?
Oui, s’ils sont réhabilités.

Vous auriez dû discuter de tout cela avec les autorités. C’est peut-être trop tard, car aujourd’hui on vous accuse d’avoir tiré sur les forces de l’ordre pendant le déguerpissement.
Je suis mort de rire quand j’entends cela. Nous n’avons jamais tiré sur les forces de l’ordre. Il y a des vidéos qui le démontrent. Ceux qui ont tiré, ce sont plutôt les militaires, les gendarmes et les policiers. Nous avons eu plusieurs blessés et huit morts.

Il y avait peut-être des personnes armées dans la foule que vous n’avez pas vues.
Je suis sûr de ce que je dis : les manifestants n’ont jamais tiré. Nous n’avions que des pierres pour revendiquer.

Revendiquer quoi ?
Nos droits à une gare.

N’est-ce pas parce que cette gare était votre vache à lait que vous avez fait cette résistance ? Il se raconte que vous rackettiez les commerçants. Et que vous vous en tiriez avec la coquette somme de 7 millions par mois.
Ce sont des ragots. Mais il faut être sur le terrain pour voir la réalité. Normalement, pour avoir une bonne corporation, il faut une bonne organisation. Nous prenions de l’argent avec les commerçants, c’est vrai, mais c’était pour assurer leur sécurité. C’est grâce à nous que l’insécurité a baissé à Abobo. Les commerçants venaient vendre et se retournaient chez eux sans être agressés. Nous avions des gardiens qui dormaient à la gare.

Cela signifie-t-il que le banditisme va augmenter avec la démolition de la gare ?
Abobo compte 1.600 worô-wôrô et 500 gbakas (véhicules de transport en commun). Nous avions 17.000 jeunes qui exerçaient à la gare. Parmi eux, des ex-combattants. Et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux. Ils étaient chauffeurs, syndicalistes ou chargeurs. Ces personnes sont maintenant à la rue et vont augmenter évidemment le banditisme que nous avions réussi à faire baisser considérablement grâce à cette gare.

Il y a donc une menace dans l’air ?
Oui. C’est pour cela que nous demandons au président de la République de faire face à la jeunesse d’Abobo. Car c’est un cas grave. Si ces jeunes jetés à la rue ne trouvent pas un boulot, il y aura permanemment l’insécurité ici. Il faut qu’il nous parle. Nous sommes prêts à l’écouter. Comme je l’ai dit, c’est notre papa.


Interview réalisée par Raphaël Tanoh



Bongouanou: La brigade de gendarmerie attaquée

Bongouanou: La brigade de gendarmerie attaquée

A peine les populations tentent-elles de se remettre des récentes attaques de la centrale thermique d’Azito et des positions des Frci de Bonoua qu’une nouvelle attaque vient d’être enregistrée à Bongouanou.
En effet, dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier, des individus non identifiés ont attaqué la brigade de gendarmerie de cette localité. Selon les informations recueillies auprès d’un habitant de la ville, c’est aux environs de 3 heures du matin que des individus au nombre indéterminé, ont fait irruption dans l’enceinte de la brigade de la gendarmerie. Cette attaque qui a duré une trentaine de minutes environ, selon des habitants dont les domiciles sont situés dans les environs de la brigade, a été menée sans grand bruit : seuls quelques coups de feu à la kalachnikov ont été entendus et le commissariat de la ville, situé non loin de la brigade, n’a pas été inquiété.
De sorte que dans la journée de dimanche, la plupart des habitants de la ville, ignorant ce qui s’était passé dans la nuit, vaquaient tranquillement à leurs occupations.  Si on ignore pour l’heure comment ils ont procédé, on sait cependant qu’ils ont réussi à avoir accès à la poudrière d’où ils ont emporté  des armes et des munitions. Pour éviter toute tentative de poursuite, la voiture de commandement a été cassée et les roues ont été mitraillées.
En plus des armes,  un ordinateur a été emporté. Nos sources indiquent que des gendarmes, au nombre de 2, ont été séquestrés durant l’opération. Ils ont été précisément menottés, a-t-on appris auprès d’une source bien informée. Au moment où nous mettions sous presse, la ville était calme. En attendant que cette attaque livre tous ses secrets, les populations de la région, jusque-là épargnées par les troubles, vivent dans la peur.
                                                                                         
Lionnel  YAO

Menace de destabilisation: Voici les hommes et le plan des attaques

Menace de destabilisation: Voici les hommes et le plan des attaques

On en sait un peu plus sur les manœuvres de déstabilisation de la Côte d'Ivoire. En effet, quand on revisite le Rapport des Experts indépendants de l'ONU sur la Côte d'Ivoire, on se rend compte que ce document de 124 pages (27 pages de rédaction et 97 pages d'annexes) contient une mine d'informations sur les commanditaires des attaques contre les Institutions de la République et les positions des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), ainsi que leur mode opératoire.
Et c'est l'annexe 8 du Rapport (pages 108 et 109), intitulé « Informations sur les activités de déstabilisation de la Côte d'Ivoire », qui donne des détails sur les hommes, la chaîne de commandement des opérations sur le terrain et la répartition des tâches. Les Experts onusiens ont identifié une organisation en quatre paliers. Au-dessus de cet organigramme, se situe le Poste de commandement stratégique (PCS), basé à Accra au Ghana.
Cette unité est composée exclusivement d'ex-officiers des Forces de défense et de sécurité (ex-FDS) et de la Police nationale, en rupture de ban avec les nouvelles autorités ivoiriennes. Ceux qui animent ce pool militaire sont au nombre de six (06) : le Colonel Alphonse alias Djédjé, ancien Commandant de la troisième région militaire du pays, Daloa, le Colonel Dadi Tohourou Henri, ancien Commandant du Bataillon d'artillerie sol-air (BASA) d'Akouédo, le Commandant Jean-Noël Abéhi, ex-chef de l'Escadron blindé de la Gendarmerie nationale, le Commandant Kakou Brou alias « Maréchal KB », ex-sous directeur de la Garde maritime, le Commissaire Gnahoua dit Kabila de la Police, et le Commissaire Loba Gnango Patrice, ancien patron de la Brigade anti-émeute (BEA) de Yopougon.
Les Experts onusiens ont ajouté au bas de ces noms, cette petite note : « Commentaires sur les récentes attaques : une fois le plan d'attaque adopté, la conduite des opérations a été confiée au Colonel Dadi, secondé par le Maréchal KB ». Au deuxième palier se trouvent les supports financiers. Ce sont des personnalités pro-Gbagbo en exil qui occupaient des hautes fonctions étatiques, para-publiques ou qui gravitaient autour du cercle présidentiel. Ils sont au nombre de douze (12) : Koné Katinan Justin, ancien ministre du Budget et porte-parole de l'ex-président Laurent Gbagbo, Assoa Adou (et non Assoua comme écrit dans le document), président de la Coordination du FPI en exil, Ahoua Don Mello, ex-porte-parole du dernier Gouvernement de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé, ancien ministre de la Jeunesse et de l'Emploi et président des Jeunes Patriotes, Stéphane Kipré, président de l'Union des nouvelles générations (UNG) et gendre de l'ex-chef de l’État ivoirien, Alphonse Mangly (et non Alfonse Mangbly), ancien DG des Douanes, Marcel Gossio, ex-DG du Port autonome d'Abidjan, Oussou Kouassi (en lieu et place de Oussou Koffi), présenté dans le Rapport comme ayant été ancien Ministre de Fonction publique et du Transport (alors que Oussou Kouassi était plutôt connu comme l'ancien Directeur général de l’Économie), Aman Kadjo, ex-PCA de la LONACI, Nadiany Bamba, seconde épouse de Laurent Gbagbo et directrice de la société Cyclone, et le Pasteur Koré Moïse, Conseiller spirituel de l'ex-président ivoirien.
Selon le Rapport de l'ONU, ce sont ces personnalités qui alimentent en espèces sonnantes et trébuchantes les manœuvres de déstabilisation du régime en place à Abidjan.
 La cellule logistique et les relais en Côte d'Ivoire
 Les supports financiers s'appuient sur un troisième palier, la Cellule de liaison en charge de la Coordination logistique, pour distribuer les fonds collectés en vue du renversement du pouvoir. Les Experts onusiens soulignent que cette unité est dirigée par Damana Adia Pickass, ex-Commissaire de la CEI au titre du FPI et président de la Coalition des patriotes ivoiriens en exil (COPIE). Ils travaillent en étroite collaboration avec Kouamé Kouakou dit OK et Dosso Charles Rodel, ancien Secrétaire d’État chargé des Victimes de guerre.
Selon le Rapport, Didier Goulia alias Roger Tikouaï, anciennement officier des Douanes, est celui-là même qui est chargé par la Cellule logistique de convoyer les fonds entre le Ghana et le Liberia. Pour opérer sur le terrain, l'organisation décrite par les Experts de l'ONU a établi des relais en Côte d'Ivoire, qui se présentent comme des cellules dormantes dans le pays. Ce « Poste de commandement tactique » est dirigé par un certain Lieutenant Bawa, également appelé Konan ou Bakary, chargé de coordonner les opérations au niveau d'Abidjan. Selon le Rapport onusien, ce militaire travaille en réseau avec le Lieutenant Pehe, le père du Lt. Pehe et un certain Anaconda.
De l'avis donc des Experts de l'ONU, les attaques perpétrées jusque-là par un mystérieux commando ne sont pas isolées. Elles obéissent à une stratégie militaire bien pensée par une chaîne de commandement rigoureuse.

ANASSE ANASSE

Côte d’Ivoire: l'enquête sur la fosse commune de Duékoué a du mal à avancer


Un camp de déplacés à Duékoué, le 23 avril 2012.

En Côte d'Ivoire, le 11 octobre dernier, six cadavres avaient été exhumés d'une fosse commune à Duékoué, dans l'ouest du pays. Des corps qui pourraient bien être ceux des jeunes du camp de déplacés de Nahibly, exécutés par des militaires après l'attaque de ce camp le 20 juillet dernier.

L'examen médico-légal est terminé. Les conclusions devraient être connues dans le courant de la semaine, mais on sait déjà qu'il s'agit de six hommes, tous tués par balle. Selon des sources proches du dossier, cette cause de la mort va dans le sens d'une exécution commise par des militaires ivoiriens.
Deux soldats en poste à Duékoué au moment de l'attaque du camp de Nahibly sont d'ailleurs recherchés par la justice. Si l'on ignore le nom du premier d'entre eux, le second a été clairement identifié par des témoins. Il s'agit de Yaya Doukouré, surnommé « Tout petit ».
Il aurait dû être entendu par la gendarmerie de Duékoué la semaine dernière, mais ne s'est jamais présenté. L'Etat major tente de le retrouver, mais l'homme, malgré son treillis et sa Kalachnikov, est un combattant associé. Sans matricule, ses supérieurs avouent qu'il sera difficile de mettre la main sur lui.
La gendarmerie de Duékoué n'a pour l'instant entendu qu'une poignée de proches de disparus. Ils sont pourtant des dizaines à souhaiter témoigner. Mais après la destruction du camp, les familles ont été dispersées dans les villages de la région. Se déplacer à Duékoué demande du temps, et coûte cher. Or, la plupart ont tout perdu.
Un manque de moyens qui touche aussi les autorités locales : alors que d'autres fosses communes ont été signalées, notamment dans des puits – louer le matériel approprié pour de telles recherches leur est, pour l'instant, impossible.

Les défaillances sécuritaires ouvrent les portes du terrorisme en Côte d’Ivoire


Avec l’assaut contre la centrale thermique d’Azito, après les nombreuses attaques de commissariats de police et de positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire, qui ont fait plusieurs victimes, le sentiment d’insécurité dans ce pays vient de changer de niveau. Ce qui était perçu, jusque-là, comme des actions de déstabilisation psychologique, destinées à miner le moral de la population et des investisseurs nationaux et étrangers dans le pays, prend désormais des allures d’actions de terrorisme de grande envergure.
Cette confrontation psychologique et d’usure qui oppose, depuis plusieurs mois maintenant, le gouvernement ivoirien à tous ceux qui ont des intérêts communs à le fragiliser, semble prendre, désormais, une dimension géostratégique. Selon des spécialistes, plusieurs acteurs militaires et politiques, voire économiques ouest-africains, peuvent avoir des intérêts à soutenir, d’une manière ou d’une autre, les adversaires politiques nationaux du gouvernement ivoirien. A la suite de la crise post-électorale ivoirienne, plusieurs partisans de l’ancien régime, réfugiés dans des pays limitrophes de la Côte d’Ivoire, tentent, selon un rapport de l’Onu, de créer un climat de terreur et de chaos dans ce pays. Après avoir donc réussi à fédérer à leur cause, les déçus des ex Forces Nouvelles, ces exilés politiques négocient, à présent, avec les islamistes d’al-Qaida du nord du Mali, pour mener des actes de terrorisme en Côte d’Ivoire. Ces islamistes ont vite compris l’intérêt qu’ils avaient à collaborer avec ces exilés politiques et militaires ivoiriens qui ont encore de très grandes capacités de financement. Pour eux, le Chef de l’Etat ivoirien et président de la Cedeao est devenu, de fait, un ennemi de leur cause politique.

La raison, la possible intervention militaire d’une armée ouest-africaine dans le nord du Mali, sous l’égide des Nations Unies. D’autres acteurs politiques, notamment ghanéens et libériens, ont aussi, pour des raisons différentes, intérêt à voir échouer le gouvernement ivoirien, dans sa volonté de développement économique. Jusqu’à présent, l’instabilité politique en Côte d’Ivoire qui a fait fuir les investisseurs étrangers et ivoiriens a profité aux pays limitrophes, surtout le Ghana, où selon plusieurs sources concordantes, plusieurs centaines de milliards de franc Cfa y seraient investis. Avec l’internationalisation des suites de la crise post-électorale ivoirienne, l’inquiétude au sein des populations se renforce davantage, avec cette nouvelle forme de menace terroriste auxquelles elles sont confrontées. ’Endommagement des installations de la centrale thermique d’Azito, qui alimente une bonne partie de la ville d’Abidjan en électricité, est un véritable choc pour elles. Une partie du système de refroidissement a été arrêtée, et, selon son directeur, Marc Pisani, la capacité de la centrale d’Azito a été réduite de moitié. Après cette centrale, quels sites stratégiques seront les futures cibles ? Théoriquement, sont-ils tous sous très haute défense? Connaissant le degré de corruption, d’absence de rigueur et d’insatiabilité financière de nos agents, cette notion de sécurité devient, de fait, relative, voire inquiétante. Cette nouvelle forme d’attaques qui prend des allures de terrorisme préoccupe, d’autant plus qu’elle frappe un site hautement stratégique, placé sous très haute protection. Elle montre, de fait, une défaillance dans le système sécuritaire national. Cela contribue à accroître le sentiment d’insécurité qui se justifie tous les jours, avec les braquages et assassinats sur nos routes, à nos domiciles.
Comment comprendre qu’en cette période aussi critique, alors que des notes des services de renseignements et de sécurité avertissent les pouvoirs publics des menaces qui planent sur les sites stratégiques sensibles ainsi que sur les populations, leur sécurité soit ainsi négligée ? En septembre dernier, selon la presse ivoirienne, le site d’Azito avait déjà fait l’objet d’une première attaque à la grenade, sans faire la une des médias. Aujourd’hui, cette défaillance sécuritaire inquiète beaucoup plus que la menace elle-même. Face à cette nouvelle angoisse qui s’installe au sein des populations ivoiriennes, tous les regards sont davantage tournés vers les différents responsables de l’appareil sécuritaire national, en espérant, très rapidement, une véritable réorganisation des organes de défense et de sécurité. Selon les notes des services de renseignements, ces attaques sont toutes rendues possibles grâce aux complicités internes au sein de ces organes, et cela, au nom de la réconciliation nationale, dit-on.

vendredi 19 octobre 2012

Un commando attaque les FRCI à Alepé, un mort

 
La localité de grand-Alepé, à une cinquantaine de Km au Nord-Est d’Abidjan a été jeudi matin, le théâtre d’affrontement entre des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et un commando non identifié. Une personne identifiée comme faisant partie du commando a été tuée au cours des combats, a affirmé le commandant Inza, le chef des FRCI d’Alépé, joint au téléphone par ci24.
Selon lui, les échanges de tirs ont éclatés après que ses éléments ont arrêté trois individus en possession « d’armes de guerre ».  « Mes éléments ont sommé ces personnes de s’arrêter mais ces derniers ont ouvert le feu contre eux », a expliqué le commandant Inza.
Pour rappel dans la nuit du dimanche à lundi derniers, la brigade de gendarmerie, le commissariat de police et un poste de contrôle des FRCI dans la localité de Bonoua (45Km sur l’axe Abidjan-Accra (Ghana)) ont été la cible d’attaques de personnes non identifiées. Même si le bilan officiel de l’attaque de Bonoua ne fait état d’aucun morts mais seulement des blessés, certains témoins affirment au contraire qu’il y a eu au moins deux morts. Cette même nuit des individus présentés comme faisant partie des effectifs de l’armée mais restés fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo, avaient attaqué la centrale thermique d’Azito à Abidjan, endommageant l’une des turbines.
Depuis le mois d’août dernier, on assiste au plus important regain de violence depuis la fin de la crise postélectorale.
Rod’ Yomi

jeudi 18 octobre 2012

Accusée de déstabilisation: Nady Bamba fait des précisions

Accusée de déstabilisation: Nady Bamba fait des précisions


Madame Nadiany BAMBA a chargé son avocat en France, Me Alexis GUEDJ, de réagir aux informations erronées et diffamatoires la concernant qui ont été diffusées ces derniers jours sur les ondes et sur le site de Radio France Internationale (RFI) et qui ont été reprises dans la presse ivoirienne et internationale.
Se basant apparemment sur quelques extraits d’un pré-rapport établi par des experts mandatés par les Nations Unies, RFI a cru pouvoir mettre en cause Madame Bamba en lui prêtant des activités politiques. A aucun moment depuis qu’elle se trouve, comme des milliers d’autres ivoiriens, en exil Madame Bamba n’a eu un quelconque rôle politique ni ne s’est rangée derrière un parti.
Au contraire, suivant l’exemple du Président Gbagbo, elle prône la réconciliation des Ivoiriens et n’intervient publiquement que pour appeler à une résolution pacifique de la crise qui déchire la Côte d’Ivoire.
Madame Nadiany BAMBA a été particulièrement heurtée et choquée par certaines allégations selon lesquelles elle serait en contact avec des groupes d’activistes ; ces allégations sont mensongères et semblent préparer la voie à des initiatives que le gouvernement ivoirien paraît vouloir prendre contre les exilés réfugiés à l’étranger pour échapper à la répression.

L'Actrice Sylvia Kristel, qui a joué dans "Emmanuelle", est décédée des suites d'un cancer

L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée dans la nuit des suites d'un cancer, a annoncé son agent jeudi.L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée dans la nuit des suites d'un cancer, a annoncé son agent jeudi.
L'actrice néerlandaise Sylvia Kristel, connue dans le monde entier pour avoir incarné l'héroïne du film érotique "Emmanuelle", est décédée dans la nuit des suites d'un cancer, a annoncé son agent jeudi.
"Elle est morte pendant la nuit, pendant son sommeil", a déclaré à l'AFP Marieke Verharen, de l'agence Features Creative Management, qui représentait l'actrice de 60 ans, ajoutant qu'elle était décédée "des suites d'un cancer".

FootBall : Didier Drogba va t'il rejoindre la Juve?

 Série A : Série A - Drogba serait d'accord pour rejoindre la Juve
Depuis plusieurs semaines, la rumeur d'un retour de Didier Drogba en Europe se répand dans la presse. Après le FC Barcelone, la Juventus serait prêt à accueillir l'ivoirien. En difficulté dans son club qui ne paye pas les salaires correctement depuis le mois de septembre, Didier Drogba aurait même, selon Tuttosport, donné son accord de principe pour rejoindre la Vieille Dame au prochain mercato.  Cependant Didier Drogba touche plus de 10 millions d'euros annuel en Chine, ce qui pourrait poser un problème pour les turinois.


Liberia: arrestation d`un chef de guerre impliqué dans des violences en Côte d`Ivoire


LewisMONROVIA - Un chef de guerre libérien impliqué dans des violences en Côte d`Ivoire où des soldats de l`ONU avaient été tués en juin a été arrêté dans le nord du Liberia, a annoncé jeudi à l`AFP le ministre libérien de l`Information, Lewis Brown.

"La police a arrêté Bobby Shappy Julu dans la nuit du lundi au mardi. Il se
trouve actuellement à la police où des enquêtes préliminaires sont en cours",
a déclaré M. Brown.

Cet homme, qui figurait sur une liste de dix personnes recherchées par le
gouvernement libérien depuis juin après une attaque dans le Sud-Ouest ivoirien
ayant fait 18 morts, dont sept Casques bleus nigériens, a eté arrêté à Ganta
(nord), non loin de la frontière ivoirienne, et transféré à Monrovia.

Le 17 juillet, le Liberia avait annoncé l`arrestation de trois personnes
liées à ces violences. Deux autres s`étaient rendues et une autre avait été
arrêtée en septembre.

"Bobby Shappy est le principal cerveau du groupe. Son arrestation est très
significative", a précisé une source policière à l`AFP.

L`annonce de son arrestation survient le jour d`une visite prévue à Abidjan
de la présidente libériene Ellen Johnson Sirleaf.

L`instabilité en Côte d`Ivoire, où diverses attaques menées notamment à
partir du Liberia se sont produites ces derniers mois, est considérée par
l`ONU comme une menace pour les deux pays.

Le Conseil de sécurité leur a demandé le 17 septembre une meilleure
collaboration dans la surveillance de leur frontière commune, afin que les
rebelles ne la traversent pas pour trouver refuge dans le pays voisin.

Le gouvernement ivoirien a réclamé l`extradition de six civils ivoiriens
arrêtés au Liberia après l`attaque le 13 août d`un poste de l`armée ivoirienne
dans la localité de Pekambly, près de la frontière.

Côte d`Ivoire/Liberia : Ouattara et Shirleaf vont discuter de la sécurité à leur frontière



InvestitureABIDJAN - La présidente liberien Ellen Johnson Shirleaf effectuera jeudi une visite de travail à Abidjan pour discuter avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, de la sécurité le long de leur frontière commune.

"Mme Johnson Shirleaf arrive à Abidjan dans le cadre de la coopération de la Côte d'Ivoire avec le Liberia en matière de sécurité", a indiqué la porte-parole intérimaire du gouvernement ivoirien, Raymonde Coffie, à l'issue d'un conseil des ministres tenu mercredi.

L'ouest de la Côte d'Ivoire, à la frontière avec le Liberia, est en proie à l'insécurité depuis la crise post-électorale de 2010 et 2011.

Depuis le mois de juin, une série d'attaques meurtrières visant des postes de contrôle de l'armée ivoirienne a été perpétrée à la frontière avec le Liberia, obligeant Ellen Johson Shirleaf a ordonné la fermeture de la frontière avec la Côte d'Ivoire le 8 juin avant de la rouvrir le 21 septembre.

Des milliers d'Ivoiriens et d'ex-combattants favorables à l'ex président Laurent Gbagbo se sont réfugiés au Liberia au lendemain de la crise post-électorale.

Le gouvernement ivoirien les a accusés d'être les auteurs des attaques à l'ouest dont l'une a coûté la vie à sept Casques bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci).

En juin, les gouvernements ivoirien et libérien, l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire et la Mission des Nations unies au Liberia (Minul) ont décidé de coordonner leurs activités pour renforcer la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne.

Une quarantaine de miliciens ivoiriens soupçonnés d'être impliqués dans des crimes commis pendant la crise post-électorale ont été extradés du Liberia vers la Côte d'Ivoire.

Insécuirté, déstabilisation Le gouvernement débordé, l'opposition soulagée

Insécuirté, déstabilisation Le gouvernement débordé, l\ 
 « FRCI, il y a danger » avertit Soir Info. Il affirme que le ver est dans le fruit vu que l’on a constaté la participation de policiers marins et gendarmes dans les attaques de Bonoua et de la centrale thermique d’Azito. Une présence qui montre que la situation a franchi un autre cap. « Le simple fait que des militaires en fonction fassent partie de la guérilla est en soi une conjoncture préoccupante, voire inquiétante. Il est à craindre que le pouvoir prenne un sacré coup dans les dents », souligne t-il. Pour Notre Voie, Ouattara est désormais attaqué par ses propres combattants. Puisque les assaillants ne sont pas venus des camps de réfugiés. Ils proviendraient du groupe des frustrés des FRCI vus qu’ils opèrent encagoulés, par peur d’être reconnus par leurs anciens frères d’armes. Ce qui blanchit, dit-il, l’opposition et les pro-Gbagbo. Oh que non, pourrait-on dire, à en croire Le Patriote. Il écrit que les pro-Gbagbo tiennent à brûler le pays. C’est pourquoi, il faut se dépêcher de séparer l’ivraie du vrai grain. « Il ne faut plus attendre… Il faut le faire maintenant car les attaques de Bonoua et surtout de la centrale thermique d’Azito montre que le temps urge ». Cette opération, L’Expression nous dit comment elle été menée. Selon lui, les actions étaient coordonnées car les assaillants échangeaient par sms. Un qu’a reçu un gendarme dit ceci : « tirs nourris à Bonoua. Je suis sur le terrain ». Un fait qu’il rapproche au gendarme tué dans l’attaque de Noé alors qu’il appartiendrait à l’escadron militaire de Yopougon.

Déguerpissement sous fond de guerre

Le déguerpissement des commerces et de la gare routière dans le sillage de la mairie d’Abobo fait couler de l’encre. Pour les journaux de l’opposition, le pouvoir Ouattara fait face à « son monstre ». Le Temps avance que ce qu’ont vécu les ministres le lundi, dans une commune qui est acquise au régime, est la conséquence logique de l’appel à l’insurrection lancé par Ouattara à une jeunesse instrumentalisée et forgée à la culture de la violence. En effet, rappelle Aujourd’hui, sous le régime de Laurent Gbagbo et surtout lors de la crise post-électorale, la commune d’Abobo a servi d’hérésies et d’apostasies bien ficelées par les cadres du RDR, a hébergé des chefs rebelles qui ont crée le commando invisible qu’avait applaudi le camp Ouattara. Fraternité Matin n’est pas surpris de ces échauffourées à Abobo. « Ce qui se passe actuellement dans la commune d’Abobo était prévisible. C’est la manifestation d’une crise latente qui dure depuis quelque temps ». Mais cela doit s’arrêter estime L’Intelligent d’Abidjan. C’est pourquoi il met à la Une : « Abobo, Bagdad city, ça suffit ». Le quotidien dit que les jeunes d’Abobo ne doivent pas tout se permettre parce qu’ils auraient installé Alassane Ouattara au pouvoir. « C’est la majorité des Ivoiriens qui l’a fait et le Président Ouattara ne leur doit rien ».

Ouattara attaqué par ses propres combattants

Ouattara attaqué par ses propres combattants 
 S’il est prouvé que, parvenus au pouvoir par la guerre, ils sont incapables de réconcilier les Ivoiriens, Alassane Ouattara et son clan font montre d’un talent nocif. Celui d’approfondir la fracture sociale en Côte d’Ivoire et de faire croire, à travers une propagande, que l’opposition est l’auteur de leurs déboires. Notamment les partisans du Président Laurent Gbagbo. Et pourtant, au fil des attaques armées qu’il subit, tout concourt à prouver que le régime totalitaire qui dirige la Côte d’Ivoire fait face à une fronde interne. Venant de son propre camp.

Dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 octobre 2012, deux séries d’attaques armées ont eu lieu en Côte d’Ivoire. La première a frappé Samo et Bonoua, à 70 km d’Abidjan et à 150 km de la frontière ghanéenne. Dans ces deux localités, ce sont des corridors, la brigade de gendarmerie et le commissariat de Police qui ont fait l’objet d’attaques menées par des hommes armés «non identifiés». La seconde attaque a eu lieu à la centrale thermique d’Azito à Yopougon (Abidjan) et a partiellement endommagé cette installation électrique qui alimente la capitale économique ivoirienne en électricité, la réduisant à la moitié de sa capacité de production, selon les responsables de la centrale.

La Côte d’Ivoire est donc heureuse d’apprendre, par le ministre délégué à la Défense, que cette attaque n’aura aucune conséquence sur la fourniture d’électricité aux Ivoiriens et aux pays limitrophes qui en importent de chez nous. Enfin, fait nouveau, sur l’origine des auteurs de ces attaques, le régime Ouattara parle d’«infiltrations » au sein du système de sécurité et annonce des arrestations. Pour la première fois, pas d’accusation directe contre les « pro-Gbagbo venus du Ghana». Comment pouvait-il en être autrement?



Les pro-Gbagbo blanchis

48h avant les attaques simultanées à Samo, Bonoua et à Azito, les forces de sécurité ghanéennes avaient investi, dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 octobre 2012 à 4h du matin, le camp des réfugiés Ivoiriens d’Ampain, pas très loin de la frontière ivoirienne. La sécurité ghanéenne a bouclé ce camp, l’a fouillé de fond en comble et y a « arrêté » 60 réfugiés officiellement soupçonnés d’être des ex-combattants partisans du président Gbagbo et qui vivaient là, «irrégulièrement avec les réfugiés civils», depuis le 11 avril 2011, date de la chute du régime Gbagbo. Ces 60 personnes ont finalement été déplacées de ce site, 17 ont été relocalisées à Takoradi et 43 déportées dans un camp militaire de Cape Coast, loin de la frontière ivoirienne. Le Ghana venait ainsi de passer à la phase active d’un vieux projet de maîtrise et de contrôle effectif des activités de ces ex-combattants Ivoiriens soupçonnés régulièrement par Abidjan et maintenant chargés par un rapport controversé de l’Onu les accusant de collusion avec les ennemis jurés au Mali, miraculeusement rassemblés contre le régime Ouattara. Les autorités ghanéennes, il faut le souligner, faisaient preuve d’un grand zèle pour démontrer aux yeux d’Alassane Ouattara et de ses soutiens impérialistes que le Ghana ne servira pas de base arrière à la déstabilisation du régime totalitaire et usurpée d’Abidjan. Les Ivoiriens «déportés» en ont sûrement souffert, mais à quelque chose, malheur est bon. Car, sans le savoir, les autorités ghanéennes ont rendu un grand service aux réfugiés ivoiriens et aux partisans du président Gbagbo. Car, au moment où Alassane Ouattara et son clan subissaient les attaques armées à Samo, Bonoua et Azito, les ex-combattants partisans de Gbagbo étaient neutralisés au Ghana. Il ne pouvait donc y avoir un quelconque mouvement d’assaillants « pro-Gbagbo » du Ghana vers la Côte d’Ivoire.



Ouattara face aux pro-Ouattara

Du coup, il est désormais quasi officiel que, contrairement aux incantations du pouvoir d’Abidjan et des prétendus experts de l’Onu, les différentes attaques contre les positions des Frci doivent tirer leurs origines d’ailleurs que des camps de réfugiés Ivoiriens au Ghana. Certes, en l’absence de réelles perspectives de dialogue et de paix de la part d’Abidjan pour leur retour sur les terres de leurs ancêtres, il est indéniable que certains exilés et réfugiés Ivoiriens du Ghana pourraient rêver de scénarii catastrophes contre le régime dictatorial de Ouattara. C’est sans doute pour cette raison que le Lieutenant-colonel Katé Gnatoa s’est fait piéger dans une arnaque organisée par Ouattara et son clan. La vérité est que, dans le dénuement total où ils vivent leur exil, de tels projets de déstabilisation ne peuvent qu’être de vains désirs chez les réfugiés Ivoiriens. Les attaques de la nuit de dimanche à lundi, au moment où les réfugiés Ivoiriens étaient parfaitement neutralisés au Ghana, attestent éloquemment de leur innocence dans les déboires du régime Ouattara.

Ces attaques innocentent aussi le Fpi dont les cadres sont soupçonnés et écroués, sans aucune preuve, pour connivence avec les auteurs de ces attaques. En tout cas, les attaques de Samo, Bonoua et d’Azito donnent du crédit à toutes ces informations relatives à l’innocence des pro-Gbagbo. Des informations corroborées par des coups de fils anonymes reçus récemment par Notre Voie et émanant de personnes qui se réclament du «commando invisible» qui opère contre les Frci. Ces individus affirment que le régime Ouattara fait face à beaucoup de frustrés de son propre camp. Un certain nombre d’éléments de preuve sont constamment brandis pour le justifier. Par exemple, les «assaillants» opèrent la plupart du temps, pour ne pas dire toujours, avec des cagoules, comme s’ils sont convaincus qu’ils courent un gros risque d’être identifiés par les éléments de la branche pro-Ouattara des Frci qu’ils attaquent. Une telle précaution serait superflue chez des assaillants «pro-Gbagbo». Ces derniers n’auraient pas besoin de s’encagouler, inconnus qu’ils sont des ex- rebelles qui ont occupé le Nord de la Côte d’Ivoire de 2002 à 2011 et qui ne peuvent coller un visage aux partisans du Président Gbagbo. Puis, fait révélateur, les assaillants sont détenteurs des treillis nouvellement fournis par le pouvoir.

Ce qui, plus que des infiltrations, tend à montrer qu’Alassane Ouattara n’est pas face à des inconnus. Sur le mobile des attaques, les informations avancent d’abord la situation « frustrante» des mercenaires enrôlés pour combattre le président Gbagbo et qui, abandonnés à eux-mêmes, continuent d’attendre, sans espoir, les 5 millions fcfa de prime promis à chacun, alors que selon La Lettre du Continent, 42 de ces mercenaires burkinabè devraient recevoir 7 millions fcfa chacun. Ensuite, il y a tous ces prisonniers libérés et armés par le camp Ouattara, ainsi que de nombreux infiltrés dans les rangs des dozos pour «combattre pour la cause» et qui, à la fin, ont été remerciés de façon cavalière. Enfin, qu’on le veuille ou non, il y a tous ces soldats, gendarmes, policiers et autres corps habillés issus de l’armée régulière du pays (ex-Fanci, ex-Fds) qui, bien que non en exil, ont perdu qui leurs emplois, qui leurs postes depuis qu’Alassane Ouattara a pris le pouvoir. « Nous, on ne se bat pas pour le Fpi et ses cadres mais pour nousmêmes. On ne se bat pas pour la politique.

Ouattara et ces gars se foutent de nous. Ils se foutent de tous les Ivoiriens. Ils ont trompé tout le monde, à commencer par ceux d’entre nous qui étions dans son combat. Ils vont voir, ça ne fait que commencer», nous avait confié, au téléphone, un individu qui a requis l’anonymat mais qui revendiquait mordicus son appartenance au groupe des assaillants, «le Commando choco», selon ses propres termes. C’était après les attaques à Dabou et Jacqueville. Mais pourquoi continuer ces attaques quand, après coup, ce sont les cadres et militants du Fpi qui paient les pots cassés face au régime totalitaire et affolé de Ouattara? Réponse de notre interlocuteur anonyme: «Quand Ouattara va tomber, tous les Ivoiriens vont respirer, y compris le Fpi! Ok, c’est bon. On a trop parlé», a-t-il tranché en raccrochant.

« Effectivement, au niveau de ces hommes (qui ont attaqué Azito, Ndlr), il y avait de vrais militaires. C’est cela le drame qu’il faut indiquer, à savoir qu’il y a des infiltrations et des implications», a reconnu, lundi soir, sur le plateau du journal télévisé, le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi. Aucun doute n’est donc permis. A force de politique de haine et de mépris, Alassane Ouattara est en train de coaliser contre lui ses propres combattants. Où va la Côte d’Ivoire?

César Etou

Notre Voie

Affaire Koné Katinan devant la justice: Le juge ghanéen menace de classer l’affaire, faute de preuves

Affaire Koné Katinan devant la justice: Le juge ghanéen menace de classer l’affaire, faute de preuves 
 Justin Koné Katinan
Koné Katinan est toujours détenu par les autorités judiciaires du Ghana.
Les juges ghanéens Ali Baba de la Ama court et Agboagyé Tandoh du tribunal du district d’Osu ont remonté les bretelles au ministère public ghanéen qui agit pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire, relativement à la demande d’extradition de Koné Katinan Justin.

C’est pratiquement le verbe à la colère que le magistrat Ali Baba a menacé de classer l’affaire, si d’ici à une semaine le parquet ghanéen n’apporte pas de preuves pour soutenir ses accusations. Le mercredi 17 octobre 2012, quand les débats s’ouvrent à la Ama court, on s’attend à ce que le juge Ali Baba prononce la jonction des deux affaires dont on accuse Katinan : crimes économiques et crime de sang et qu’il se désiste ensuite au profit du tribunal du district d’Osu. Mais quand il donne la parole au parquet pour faire connaître ses observations, celui-ci, contre toute attente, sollicite un autre report.

La raison, le procureur informe la cour qu’il n’a pas achevé ses investigations et qu’il n’a pas encore de preuves pour accabler le porte-parole de Laurent Gbagbo. Le juge Ali Baba s’étonne, puis crache ses vérités au parquet. « On ne peut pas accuser quelqu'un de meurtre et puis mettre autant de temps et de difficultés à apporter les preuves (…) a partir du moment où vous accusez les preuves devraient être disponibles », reproche-t-il au procureur. A qui, au demeurant, il rappelle que l’ex-ministre ivoirien bénéficie d’un statut de réfugié.

A ce titre, il ne devrait pas être traité comme un vulgaire personnage. Finalement le magistrat décide de reporter la prochaine audience au 24 octobre 2012. Informé de la lenteur qu’accuse le ministère public, le président du tribunal du district d’Osu, Agboagyé Tandoh aurait exprimé son mécontentement. Lui aussi, en ce qui le concerne, a décidé du report de l’audience à la date fixé par le premier juge, en attendant naturellement que son collègue Ali Baba, au regard des preuves attendues, le 24 octobre prononce le rattachement des deux affaires au bénéfice de Osu court.

Ainsi qu’on peut le constater, c’est un camouflet pour le ministère public ghanéen qui agit pour le compte de l’Etat ivoirien. Lequel a formulé auprès de la République sœur du Ghana une demande d’extradition de l’ex-ministre du Budget du gouvernement Aké N’Gbo, déchu le 11 avril 2011. C’est donc sans preuves tangibles, en tous cas pour l’instant, que le parquet ghanéen a inculpé le porte-parole de Laurent Gbagbo.

En affirmant à la cour qu’il n’a pas encore d’éléments pour « boucler » Koné Katinan, le procureur a simplement donné le sentiment que dans ce dossier on a fermé les menottes aux mains de Katinan sans en avoir les clés. Assurément, pour bien d’observateurs attentifs, cela pourrait tout simplement discréditer l’accusation qui semble visiblement avoir manqué de rigueur, là où la Justice ghanéenne reste très attachée au respect des procédures judiciaires et ne veut brûler aucune étape.

Justin Koné Katinan, rappelons-le, a été arrêté une première fois le 24 août au Ghana, où il s'est réfugié comme des milliers d'autres partisans de l'ancien président ivoirien, lors de la chute du régime. Accusé de crimes économiques dans son pays, il avait été libéré sous caution puis arrêté de nouveau et inculpé le 1er octobre de conspiration et du meurtre de deux hommes à Abidjan, en mars 2011.



Alain BOUABRE

soir info

Charles Konan Banny, président Cdvr : « La Côte d’Ivoire est face à un sérieux problème »

Charles Konan Banny, président Cdvr : « La Côte d’Ivoire est face à un sérieux problème » 
 «La Côte d’Ivoire est face à un sérieux problème de réconciliation. Mais les ivoiriens n’ont pas le choix, ils doivent aller à la réconciliation. Il y aura toujours des problèmes dans le vivre ensemble, mais il faut les transcender et mettre l’intérêt de la nation au-devant. La chefferie doit traditionnelle doit aider en cela », a expliqué Charles Konan Banny, président de la Commission dialogue vérité et réconciliation (Cdvr) au peuple Abbey d’Agboville. C’était au cours d’une rencontre qui a eu lieu hier en sa résidence privée de la Riviera Golf.
« Les ivoiriens veulent la paix et la demande est forte. Mais certains intérêts politiques égoïstes et égocentriques, agissent contre cette volonté commune d’aller à la paix », a déploré le réconciliateur. Avant d’ajouter que « la paix n’est pas un slogan, mais un comportement, une série d’actes ». La paix c’est aussi, dit-il, le droit à la différence, à la liberté d’expression et d’opinion, à la sécurité pour tous, à la confiance et au respect mutuelle, qui amène au développement. Le président Banny a souhaité que les ivoiriens brisent le mur de la méfiance, pour penser au futur de l’Afrique, notamment de l’Afrique de l’Ouest, dont la Côte d’Ivoire est le moteur.
« Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, il est difficile de donner des opinions contraires à celle du pouvoir, sans en courir des risques. Quand l’opposition n’a aucun moyen de s’exprimer, c’est la frustration. Et cela est dangereux. Il faut que le pouvoir crée des conditions pour la libre expression de l’opposition » a plaidé au nom des cadres de la région, Dr. Yavo François. Il a relevé que certains d’entre eux ne pouvaient pas se rendre dans leur village parce que leur tête était mise à prix pour avoir participé à la campagne. « Il faut que l’on se parle, mais de façon libre », a-t-il souhaité. Selon lui, il faut des actions du gouvernement à Agboville pour la réconciliation. Il a sollicité la création d’une plate-forme de vérité pour aller à la réconciliation.
La chefferie traditionnelle Abbey, pour sa part, à posé les questions relatives au foncier et à l’insécurité dans la région d’Agboville. «La forêt de Bofo qui est classée depuis 1947, a été déclassée et attribuée aux populations villageoises en 1973. Mais aujourd’hui, cette forêt est attribuée à des gens qui ne sont pas de chez nous, au détriment de nos administrés. Ces terres sont bradées et servent à la création de plantations d’hévéa. Nous sommes menacés par l’insécurité alimentaire. Une redistribution des terres déclassées s’impose pour désamorcer ce problème foncier en Côte d’Ivoire, devenu comme une bombe à retardement », dira le chef des chefs de la région d’Agboville, N’Gbesso Louis. Quant au problème de sécurité, il a expliqué leurs inquiétudes. « Aujourd’hui, nous avons peur de toutes les attaques qui ont lieu en Côte d’Ivoire. Chaque fois qu’il y a une attaque contre les Frci, nos jeunes sont indexés. Nous vivons dans l’angoisse d’être attaqués», s’est confié le chef des chefs.

Djè Abel


Notre Voie
 

Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris : l’Etat libère 19 personnes

Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris : l’Etat libère 19 personnes 
 
L’Etat a décidé de dégraisser le personnel jugé trop pléthorique sous contrat à l’Ambassade de Côte d’Ivoire à Paris. Cette mesure vise, selon la porte- parole adjointe du gouvernement, Raymonde Goudou, à réduire le personnel pour rendre l’ambassade plus efficace. Tout en rassurant les 127 employés déjà existant que cette opération ne sera dirigée contre personne. Toutefois, Mme Raymonde Goudou a précisé que 19 personnes âgées de 55 ans et plus seront libérées et bénéficieront de deux ans de salaire, soit plus 900 millions de FCFA. « Cette mesure ne se fera pas selon la tête du client», a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse, hier mercredi 17 octobre, après le conseil des ministres au Palais de la présidence au Plateau. Le gouvernement a pris la décision de dégager 2,100 milliards FCFA pour le traitement des malades de l’insuffisance rénal dans le CHU de Cocody. Cette subvention va contribuer à l’achat de 32 générateurs et de 3000 kits pour les séances d’hémodialyse. D’où, une séance d’hémodialyse reviendra à 1750 FCFA au lieu de 2000 FCFA et 80.000 FCFA dans les cliniques privées. Un centre d’hémodialyse sera également construit pour faciliter le traitement de l’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire.Par ailleurs, le conseil des ministres a décidé d’assainir le système judiciaire ivoirien. En effet, des poursuites disciplinaires sont lancées contre des magistrats pour abus d’autorité, d’abandon de poste, d’extorsion de fonds et de corruption. En attendant d’arrêter une liste définitive de ces magistrats incorrects, la ministre de Famille et de l’Enfant, Raymonde Coffie Goudou a affirmé que six magistrats et deux magistrats de siège ont été épinglés. «Ces derniers seront interdits d’exercer», a-t-elle dit. Quant à la situation qui a prévalu à Abobo ces deux jours, malgré les scènes d'émeutes et les suspicions de morts, le conseil des ministres n’en a pas parlé officiellement. Six projets de décrets ont été pris par le président de la République, Alassane Ouattara, pour régulariser la commercialisation, l’exportation et l’achat du café-cacao.

PATRICK N’GUESSAN

le mandat

mardi 16 octobre 2012

Côte d'Ivoire - Ghana : la guerre des nerfs continue Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Côte d'Ivoire - Ghana : la guerre des nerfs continue | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique


Camions bloqués au village d'Elubo, côté ghanéen de la frontière.
Entre le Ghana et la Côte d'Ivoire, les relations sont depuis longtemps compliquées. On ne peut pas être si proches sans être aussi rivaux. Mais surtout, Abidjan ne pardonne pas à Accra d'héberger de virulents partisans de l'ancien président Gbagbo.
John Dramani Mahama avait tenté de se montrer rassurant. En visite à Abidjan début septembre, le tout nouveau chef de l'État ghanéen avait promis qu'il ne laisserait pas des partisans de Laurent Gbagbo monter un mauvais coup depuis le territoire ghanéen. Alassane Ouattara, avait-il poursuivi, ne devait pas s'inquiéter : son pays ne servirait pas de base arrière à des activités « subversives ».
Le 21 septembre pourtant, ce sont bien des assaillants venus du Ghana qui ont attaqué le poste-frontière de Noé, dans le sud-est de la Côte d'IvoireAlassane Ouattara en est convaincu. Le soir même, le chef de l'État ivoirien décidait de fermer la frontière : des opérations de déstabilisation seraient planifiées depuis le Ghana, qui héberge des anciens militaires ivoiriens, des cadres du parti de Laurent Gbagbo et plusieurs de ses fidèles. Les commandants Kacou Brou et Abéhi ainsi que le colonel Gouanou n'y ont-ils pas trouvé refuge ? Début août, les renseignements ivoiriens avaient déjà soupçonné les deux premiers de préparer un coup d'État. Pour ne rien arranger, Abidjan a engagé un bras de fer avec Accra pour obtenir l'extradition de plusieurs fidèles de l'ex-président ivoirien dont celle de son ancien porte-parole Justin Koné Katinan, inculpé de « crimes économiques » et de « crimes de sang » dans son pays.
Et pour quelques (millions) de barils en plus
Entre Accra et Abidjan, le pétrole aussi pose problème. Depuis longtemps, les deux pays sont en désaccord sur le tracé de leur frontière maritime. Ils avaient donc décidé de ne pas exploiter les nappes qui pourraient se trouver dans la zone litigieuse (voir infographie).
Le Ghana, pourtant, a fini par passer outre et a accordé des permis d'exploration dans la zone. Tout se complique quand, en 2010, l'irlandais Tullow Oil annonce la découverte d'un gisement offshore sur le champ de Tweneboa. Les sommes en jeu sont considérables, les experts estimant qu'il y aurait là plus de 1 milliard de barils. Accra et Abidjan décident alors de la mise en place d'une commission bilatérale pour régler le différend, mais les premières réunions d'experts achoppent sur les critères techniques retenus pour la délimitation de la frontière. P.A.
En octobre 2011, les présidents Ouattara et Atta Mills avaient réitéré leur souhait de régler le problème à l'amiable. « Mais avec le décès du président ghanéen en juillet dernier et la perspective d'une nouvelle élection, les discussions sont au point mort, explique l'un des négociateurs. Une fois le scrutin passé et la passion sécuritaire retombée, ils devraient reprendre les pourparlers. Si la volonté politique est là, on pourrait s'accorder sur la mise en oeuvre d'une zone d'exploitation commune dont il restera à définir le contour et à répartir les retombées. »
Pour Mahama, cette crise survient au plus mauvais moment. Porté à la présidence le 24 juillet dernier après le décès brutal de John Atta Mills, il est le candidat du Congrès national démocratique (NDC) à la présidentielle du 7 décembre. Pour l'instant, son principal adversaire, Nana Akufo-Addo, candidat du Nouveau Parti patriotique (NPP), n'a pas exploité ce soudain refroidissement avec Abidjan. Mais Mahama doit éviter tout faux pas. Si la défaillance de ses services de sécurité était avérée ou si lui, le chef de l'État, décidait d'interférer dans des questions qui sont du ressort de la justice, les critiques pourraient fuser. Au Ghana, la séparation des pouvoirs entre exécutif et judiciaire est très nette. Les pro-Gbagbo ont introduit des demandes d'asile politique et bénéficient de titres de séjour provisoires, ce qui complique une éventuelle extradition. En définitive, Accra s'offusque autant de l'insistance des Ivoiriens qu'Abidjan peine à comprendre les réticences des Ghanéens.
Sécurocrates
Certes, le 26 septembre, à la tribune des Nations unies, Mahama a de nouveau affirmé qu'il n'accueillerait « aucun individu ou groupe ayant l'intention d'utiliser le Ghana comme une base d'opérations destinées à saper la sûreté et la sécurité d'une autre nation ». Ouattara et lui se parlent d'ailleurs régulièrement au téléphone. « Leurs relations sont plutôt bonnes, reconnaît un proche du président ivoirien. C'est en dessous que cela ne fonctionne pas : les services de sécurité ghanéens n'ont pas encore coupé les ponts avec les anciens sécurocrates de Gbagbo et ne ­coopèrent pas franchement. » À Abidjan, on s'inquiète notamment de l'influence qu'a conservée Jerry Rawlings sur l'appareil sécuritaire ghanéen et du soutien que l'ex-président pourrait apporter aux exilés comme Charles Blé Goudé, l'ancien leader des Jeunes patriotes ivoiriens. Présent au mariage de l'une des filles du couple Gbagbo, Rawlings n'a jamais caché sa sympathie pour le président déchu. Il s'est indigné quand il a été capturé, en avril 2011, et a dénoncé son transfert à La Haye. Dans l'entourage de Ouattara, on évoque aussi les réseaux religieux pentecôtistes, très puissants dans le sud du Ghana et qui sont autant de relais d'opinion pour les exilés ivoiriens.
Le Ghana aurait-il délibérément manqué à sa parole pour des raisons quasi « sentimentales » ? C'est aller un peu vite en besogne. « Qu'il y ait des affinités, c'est une chose. De là à dire qu'elles peuvent influer sur la position ghanéenne, je ne crois pas », estime Franklin Cudjoe, directeur du think-tank Imani, à Accra. Mais Mahama peut-il contrarier l'influent Jerry Rawlings alors que celui-ci n'a pas encore dit s'il allait soutenir le candidat du NDC à la présidentielle ? Peut-il lui préférer son épouse, Nana Konadu Rawlings, qui pourrait également se lancer dans la course ?
Quoi qu'il en soit, les ressorts psychologiques de la crise ivoiro-ghanéenne sont anciens. Entre Félix Houphouët-Boigny et Kwame Nkrumah, les relations étaient exécrables. Le chef de l'État ghanéen effectua sa première visite en Côte d'Ivoire en avril 1957, alors qu'elle était encore dans le giron français. Auréolé du prestige de celui qui a conduit son pays à l'indépendance (proclamée le 6 mars 1957), Kwame Nkrumah afficha ses divergences de vues avec Houphouët-Boigny, partisan du maintien d'un lien fort avec l'ancienne puissance coloniale. Le contentieux s'aggrava à partir de 1959, quand le président ivoirien accusa son voisin d'héberger les indépendantistes du Sanwi.
Entre Félix Houphouët-Boigny et Kwame Nkrumah, les relations étaient exécrables.
Zizanie
La discorde perdura jusqu'au renversement de Nkrumah, en 1966. Ensuite, Abidjan s'est inquiété de la multiplication des coups d'État (1966, 1972, 1979 et 1981) et de la montée en puissance du lieutenant Rawlings, alors considéré comme un dangereux révolutionnaire communiste. À l'époque, c'est le président ghanéen qui accuse la Côte d'Ivoire d'héberger les opposants à son régime.
Des années plus tard, c'est le sport qui va de nouveau semer la zizanie. Le 1er novembre 1993, l'Asec Abidjan affronte l'Ashanti Kotoko en demi-finale de la Coupe d'Afrique des clubs champions. À Kumasi, au Ghana, où se joue le match, les supporteurs ivoiriens sont pris à partie. Du coup, à Abidjan, les Ghanéens sont victimes d'une véritable chasse à l'homme et plusieurs milliers d'entre eux sont évacués.
Après septembre 2002, le président John Kufuor et son ministre des Affaires étrangères, Akufo-Addo (qui parle parfaitement le français), s'impliquent personnellement dans la résolution de la crise ivoirienne en organisant les pourparlers entre la rébellion et les leaders politiques à Accra. En 2011, sollicité par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) lors de la crise postélectorale, John Atta Mills privilégie la solution diplomatique et s'oppose à l'envoi de troupes régionales en Côte d'Ivoire. On murmure alors qu'il doit beaucoup à Gbagbo, qui l'aurait aidé financièrement à mener campagne pour l'élection présidentielle.
Alassane Ouattara (à g.) et John Dramani Mahama s'entendent plutôt bien. C'est entre leurs services de sécurité que le courant passe mal.
© AFP
Frauduleux
Après le 11 avril 2011 et l'arrestation de Gbagbo, Atta Mills va toutefois aider Paul Yao N'Dré, le président du Conseil constitutionnel ivoirien, à rentrer à Abidjan pour légitimer le nouveau chef de l'État. Ouattara apprécie le geste et se rend au Ghana dès le mois d'octobre pour resserrer les liens. Sont à cette occasion évoqués le projet d'autoroute entre Abidjan et Accra, les passages frauduleux de cacao entre les deux pays, la coopération dans le domaine agricole et la sécurisation de la frontière terrestre. Ouattara souhaite faire de son voisin un allié, d'autant que la Côte d'Ivoire et le Ghana sont tous deux riches en hydrocarbures et en cacao. Fini les années postindépendance où l'on se voyait en concurrents ; fini l'époque où le Ghana était le premier producteur mondial de fèves et où Nkrumah rêvait de surpasser économiquement la Côte d'Ivoire.
Aujourd'hui, le Ghana a rattrapé son retard pendant que la Côte d'Ivoire se perdait dans une interminable crise politique. Les investisseurs y affluent, les activités se développent et le pays s'équipe en infrastructures. Depuis 2010, l'exploitation du pétrole lui offre de nouvelles perspectives, même si, là encore, les deux pays ont trouvé de quoi aiguiser leur rivalité (lire encadré).
Dans le cacao, l'heure est à la coopération. Des experts réfléchissent à la manière d'harmoniser les politiques en vigueur. À eux deux, le Ghana et la Côte d'Ivoire représentent plus de 60 % des exportations mondiales. Une Bourse des produits agricoles est même à l'étude, et le Nigeria y serait associé. « On attend les résultats de la présidentielle pour dynamiser la coopération, conclut un ministre ivoirien. Mais rien ne pourra se faire si le pouvoir ghanéen ne nous aide pas à régler nos problèmes de sécurité. »
________
Par Pascal Airault, avec Vincent Duhem

Nouvelles attaques en Côte d`Ivoire: une centrale thermique visée à Abidjan

  Energie


La Côte d`Ivoire a été la proie de nouvelles attaques armées dans la nuit de dimanche à lundi, dont l`une a visé pour la première fois une infrastructure sensible, une centrale thermique en plein Abidjan qui a subi de sérieux dégâts.

Une série d`attaques meurtrières ont été menées en août contre les forces de sécurité, marquant le plus grave regain de tension depuis la fin de la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui a fait quelque 3.000 morts. Les dernières attaques remontaient aux 20-21 septembre, notamment à un poste ivoirien à la frontière avec le Ghana.

Située dans le quartier de Yopougon (ouest d`Abidjan), la centrale d`Azito a été visée vers 03H00 du matin (locales et GMT) par au moins une dizaine d`"individus armés en tenue militaire qui ont tenté de prendre le site, mais nos hommes les ont repoussés", a déclaré à l`AFP le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi.

"Il y a eu plusieurs arrestations", a-t-il indiqué.

Sur place, le directeur d`Azito, Marc Clissen, a affirmé à l`AFP que la centrale, qui alimente en électricité une bonne partie de la capitale économique ivoirienne, a subi d`importants dommages qui ont réduit de moitié sa capacité.

Le Ghana pris dans les troubles ivoiriens de l'après Gbagbo





Des chauffeurs maliens devant leur camion à Elubo, à la frontière du Ghana et de la Côte d'Ivoire, le 8 octobre 2012 AFP Chris Stein
La petite ville ghanéenne d'Elubo, à la frontière avec la Côte d'Ivoire, était habituée au ramdam incessant de la circulation avec la Côte d'Ivoire qui commence de l'autre côté de la rivière Tanoé. Mais un vacarme d'un genre nouveau a éclaté une nuit du mois dernier, celui des armes à feu.
"Ils ont tiré, tiré et tiré", raconte Thomas Offin, un changeur installé à la frontière, encore sous le coup de l'incident.
Car si cette localité, succession de stations-service, de bouibouis et de bureaux de change, s'était accoutumée à voir des Ivoiriens passer la frontière lors de la crise électorale qui a ébranlé leur pays l'an dernier, ils n'avaient pas encore eu droit à une fusillade en bonne et due forme.
Les coups de feu qui ont fait trembler Elubo le 21 septembre venaient de la ville ivoirienne de Noé: un poste-frontière y a été attaquée par des hommes dont certains seraient arrivés du Ghana.
Selon les autorités ivoiriennes, cinq assaillants ont été tués et les autres se sont enfuis au Ghana. La Côte d'Ivoire a fermé la frontière pendant une quinzaine de jours.
Un porte parole de l'armée ghanéenne a voulu minimiser l'incident.
"La Côte d'Ivoire a des problèmes de sécurité internes," estime le Colonel M'Bawine Atintande, "nous sécurisons nos propres frontières, à eux de sécuriser leurs frontières".
Mais à l'image d'Elubo, c'est le Ghana tout entier qui reste pris dans la tourmente ivoirienne bien après l'arrestation du président déchu Laurent Gbagbo.
Une position délicate pour le président ghanéen
Des milliers de ses partisans ont trouvé refuge au Ghana lors de la crise provoquée par le refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir après sa défaite électorale en 2010 face à Alassane Ouattara.
A quelques mois des élections, le président ghanéen John Dramani Mahama se trouve dans une position délicate.
Il se voit demander d'agir par Abidjan contre des réfugiés ivoiriens, dont certains comploteraient pour récupérer le pouvoir. Accra a ainsi annoncé lundi l'arrestation de 43 "ex-combattants" ivoiriens dans un camp de réfugiés.
Mais le président ghanéen est aussi soumis à des pressions dans son pays.
Des membres de son parti ont été dans le passé des alliés de M. Gbagbo. Comme l'ancien président Jerry Rawlings, qui reste influent au Ghana et qui a qualifié  d'"enlèvement" le transfert devant la Cour pénale internationale (CPI) de l'ex-chef de l'Etat ivoirien.
"Le message de Mahama, c'est +je vais essayer d'entretenir de bonnes relations avec cet homme (Ouattara), mais je veux que les gens sachent que je préférais négocier avec Gbagbo+", estime Thomas Tieku, spécialiste du Ghana à l'Université de Toronto.
Selon un récent rapport des Nations unies, des partisans de M. Gbagbo ont installé un poste de "commandement stratégique" sur le sol ghanéen "dans le but de reprendre le pouvoir en Côte d'Ivoire". Ce que Accra a démenti.
M. Mahama dit vouloir empêcher que son pays ne serve à lancer des attaques contre son voisin ivoirien et les autorités ghanéennes ont arrêté l'ancien porte-parole de M. Gbagbo, Justin Koné Katinan, recherché pour crimes économiques et pour le meurtre de deux hommes en Côte d'Ivoire.
M. Koné Katinan, dont Abidjan réclame l'extradition, sera entendu par la justice ghanéenne le 16 octobre.
En Côte d'Ivoire, une vague d'attaques survenues en août et attribuées aux partisans de M. Gbagbo a provoqué le plus grave regain de tension avec le Ghana depuis la fin de la crise postélectorale.
A Elubo, il faut composer avec la réalité et une frontière poreuse.
"Les gens vont et viennent," raconte Mohamed Eo, un Ivoirien qui travaille à la station de taxis locale. "Ils passent par la rivière, par des tunnels, ils traversent la brousse".
Côté Ghana, dans la jungle, la frontière n'est parfois matérialisée que par une piste ou un rocher.
Avec l'instabilité en Côte d'Ivoire, des réfugiés continuent d'arriver au Ghana, selon Stephen Loutit, responsable onusien qui supervise les camps autour d'Elubo.
La plupart des réfugiés sont des pro-Gbagbo qui disent fuir la répression des forces ivoiriennes, selon M. Loutit.
Paul Pham, directeur Afrique du groupe de réflexion Atlantic Council, estime que le Ghana a le devoir de s'assurer que ces camps ne deviennent pas la base arrière pour des attaques en Côte d'Ivoire.
Mais, selon lui, le plus important, c'est le désarmement et la réintégration des ex-soldats ivoiriens.
On estime que plusieurs dizaines de milliers d'armes circulent en Côte d'Ivoire depuis la fin de la crise en 2011, parmi les combattants pro-Gbagbo comme parmi les anciens rebelles des Forces nouvelles qui ont soutenu M. Ouattara.
"Le gouvernement de Ouattara a vite fait de tenir les forces pro-Gbagbo venant du Ghana pour responsables de l'instabilité dans son pays", dit-il, "c'est une porte de sortie facile", dit-il.

Nord-Mali : d'après Le Drian, une intervention militaire pourrait avoir lieu dans "quelques semaines"


Nord-Mali : d'après Le Drian, une intervention militaire pourrait avoir lieu dans "quelques semaines"

 Jean-Yves Le Drian le 2 octobre 2012 à Paris.

 

 


Le ministre français de la Défense Jean-Yves le Drian a assuré mardi 16 octobre qu'une intervention militaire africaine au Nord-Mali, "sanctuaire terroriste", pourrait avoir lieu dans "quelques semaines".
Pour Paris, la marge de manoeuvre malienne est étroite. D'un côté, la France affiche la fermeté contre le terrorisme et soutient une intervention militaire au Nord-Mali. De l'autre, elle doit gérer le dossier des six otages toujours détenus au Sahel par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Après la diffusion d'une vidéo dans laquelle les jihadistes menacent la vie de ces otages, enlevés au Mali en novembre 2011, François Hollande a reçu leurs proches le 15 octobre.
Si l'espoir d'une libération a été souligné, Paris ne dévie toutefois pas de la « ligne » extrêmement ferme affichée depuis plusieurs mois. Et se refuse, du moins officiellement, à faire entrer la question des otages dans l'équation complexe d'une intervention militaire africaine au Nord-Mali, occupé depuis six mois par des groupes liés à Aqmi qui sèment la terreur au nom de la charia.
François Hollande a encore réitéré ce week-end à Kinshasa « la détermination » de la France et son soutien à une intervention africaine au Mali. Celle-ci pourrait avoir lieu « dans quelques semaines », a assuré mardi 16 octobre son ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian.


Incompréhension

Quelques jours plus tôt, le président français avait insisté sur les « deux devoirs » de la France : « libérer nos otages et libérer le Mali des terroristes ».
« Il semble qu'il y a un changement de braquet. À l'époque Sarkozy, l'accent était mis sur les otages, et là on parle davantage intervention » militaire, note Pierre Boilley, historien et chercheur spécialisé sur le Sahel et le Sahara. Ce discours de fermeté a d'ailleurs entraîné des réponses d'Aqmi ou de ses affidés, qui depuis un mois « se sont rappelés au bon souvenir de l'État français » avec des messages menaçants ou la diffusion d'une vidéo d'otages, souligne M. Boilley.
Les otages « sont dans une bonne situation », a ainsi déclaré lundi soir à France 2 un homme présenté par la chaîne comme un porte-parole d'Aqmi qui a accusé les autorités française de « manquer de sérieux » dans les négociations en ne répondant pas à des « demandes pourtant légitimes et raisonnables ».
Les familles ont, elles, « du mal à comprendre ce qui se trame. Quel est l'objectif d'une mission militaire au Nord-Mali ? A-t-on l'intention d'éliminer les chefs d'Al-Qaïda ? Et dans ce cas, le gouvernement a-t-il prévu une mission simultanée pour sauver les otages ? », demande Pascal Lupart, président du comité de soutien des otages Philippe Verdon et Serge Lazarevic. « Je conçois, en tant que citoyen, le discours de fermeté. Mais les familles se demandent, elles : où cette fermeté va-t-elle nous mener ? », poursuit-il.
"Arrêter de payer"
« Il faut arrêter de payer. Je comprends que c'est difficile à admettre pour les familles, mais tout tourne autour de ça », martèle-t-il, rappelant que la Grande-Bretagne, un des rares pays à ne pas verser de rançon, « n'a plus d'otages » au Sahel. Londres a payé le prix fort avec un ressortissant, Edwin Dyer, exécuté en 2009 au Mali.
Paris paye-t-il ? « Il y a une vraie réflexion en cours, c'est une question de philosophie d'État », confiait récemment à l'AFP un haut responsable français.
Depuis 2003, les enlèvements au Sahel ont rapporté quelque 50 millions de dollars (environ 38 millions d'euros) aux preneurs d'otages, selon des sources proches du dossier malien. « Il faut absolument une approche internationale plus rigoureuse face à une affaire aussi grave », lance M. Loncle, en fustigeant « la faiblesse, pour ne pas dire la lâcheté de l'Union européenne sur ce sujet ».
Paris, « vaguement soutenu » par des Américains en campagne électorale et par les Britanniques, reste « complètement isolé » sur le dossier malien, estime M. Boilley, qui s'interroge sur les marges de manoeuvre de la France au Mali . M. Le Drian a réaffirmé le 15 ocotbre que la France soutiendrait logistiquement et matériellement l'intervention africaine mais a de nouveau exclu l'envoi de troupes au sol.
(Avec AFP)

lundi 15 octobre 2012

COTE D'IVOIRE: Déguerpissement de commerçants à Abobo, les FRCI ouvrent le feu, Ouloto et Koffi Koffi se réfugient à la Mairie !



Situation explosive dans la plus grande commune d'Abidjan et sans nul doute la plus "civilement armée". Des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont ouvert le feu dans la matinée de ce lundi au grand marché d'Abobo sur des commerçants empêchant les bulldozers de démolir leurs installations, a constaté KOACI.COM ce lundi matin.

Cette situation de panique a contraint les commerçants situés dans les environs de la mairie de fermer boutiques. "Nous avons fermé nos magasins. C'était la débandade," a expliqué ce commerçant rencontré non loin de la mairie. En dépit de leur opposition, les bulldozers ont pu raser le grand marché au grand dam des commerçants encore sous le choc. " On nous demande de partir, parce qu'un nouveau site a été construit pour notre récasemment, alors que nous n'avons pas les moyens pour nous offrir les places sur ce nouveau site situé sur la route d'Anyama," a ajouté notre interlocuteur.

Un bras de fer entre commerçants, transporteurs et les autorités municipales d'Abobo a vu le jour depuis qu'on leur demande de rejoindre le nouveau site où toutes les commodités de travail seraient réunies. Pour l'heure commerçants et transporteurs préfèrent rester sur l'ancien site.

Notons enfin pour finir que la circulation a été interrompue et que les tirs entre commerçants et FRCI n'ont pas encore cessés au moment de la mise en ligne de l'article. Venus sur place, pourchassés par les commerçants en colère, les ministres Anne Ouloto et Paul Koffi Koffi se sont réfugies à toute vitesse à l'intérieur de la mairie.

Wassimagnon


COTE D'IVOIRE: Le porno attitre de plus en plus d'ivoiriennes



Serait ce l'influence d'Abiba la jeune actrice porno ivoirienne qui avait fait le buzz dès son premier film sous l'angle d'un casting, l'interdit, la multiplication des vidéos ou images pornographiques à Abidjan ou tout simplement l'évolution de la société, de plus en plus d'ivoiriennes manifestent leur intérêt à tenter l’expérience du X.

En témoigne, le nombre croissant d'appels de renseignement au standard de KOACI à Abidjan (+225 08 85 52 93) sur la question. En effet, depuis le référencement google de certains articles de KOACI évoquant des scandales sexuels en Côte d'Ivoire, il n'est pas une semaine sans que nous soyons interpelés pour des renseignements à ce sujet. "Comment faire pour devenir actrice de porno?", "Etes vous producteur de films X ?" ou encore "Connaissez vous du monde dans le milieu?", les interrogations sont nombreuses et les attentes de réponses aussi pressées que naïves.

Ce mercredi matin encore un appel d'une jeune femme à la voix toute douce désireuse d'en savoir plus sur ce monde tabou en Côte d'Ivoire. "J'ai vu votre numéro sur internet, vous faites des films coquins?", d'entrée de jeu le ton, même si quelque peu timide, est donné. "J'aimerai faire comme Abiba la fille de star tonnerre mais je ne sais pas comment faire, pouvez vous m'aider s'il vous plait?". Avant de lui répondre que ce domaine nous est étranger, nous avons tenté d'en savoir plus. Apparemment rien d'anormal, une fille de 19 ans de la classe moyenne habitant à Cocody Danga et qui a la connexion internet en permanence chez ses parents où elle réside.

Le phénomène constaté ne touche cependant pas que les femmes, les hommes aussi manifestent leur intertet. La semaine dernière c'est un jeune homme qui nous interpelait sur les mêmes interrogations nous précisant après nous avoir indiqué qu'il défilait de temps en temps, qu'il avait tous les attributs pour réussir dans ce milieu. Une fois de plus, nous lui indiquerons qu'il n'a pas frappé à la bonne porte. Sa déception était à l'entendre, perceptible.

En Côte d'Ivoire même si le sexe est très présent dans la société avec des ventes de DVD X tout comme des connexions aux sites pornos qui explosent, son économie est toujours à ce jour interdite par la loi.

Can 2013 en Afrique du Sud-Sénégal # Côte d’Ivoire/Cyril Domoraud : « C’est honteux pour le football africain »

Election

L’ancien défenseur et capitaine des Eléphants de Côte d’Ivoire, Cyril Domoraud, a qualifié de ``honteux pour le football africain`` les incidents à l`origine de l’interruption du match Sénégal-Côte d’Ivoire, au moment où les Ivoiriens menaient par 2-0, samedi soir à Dakar, lors de cette rencontre comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2013. ``Ce n’est qu’un match de football. Si ça se termine comme ça, c’est honteux pour le football africain. C’est vraiment honteux pour le football africain. On a de grands joueurs, qui jouent en Europe. Ils viennent jouer en Afrique pour booster le football. C’est vraiment déplorable``, a dit Domoraud. Interrogé par l’APS peu après les incidents, Domoraud, membre du staff technique des Eléphants, a soutenu que l’arbitre tunisien Slim Jedidi n’avait pas commis une erreur en sifflant le penalty. ``L’arbitre n’a pas déconné. Il y a eu faute sur le but. Drogba a tiré et a marqué. C’est le football``, a soutenu Cyril Domoraud.
Se projetant sur l’avenir, l`ancien défenseur aux 51 sélections estime que les Eléphants doivent avoir comme objectif de décrocher la CAN. ``On est qualifiés maintenant. Il faut aller récupérer la Coupe d’Afrique des nations``, a-t-il affirmé.

Source : Bhc/Esf


Kolo Touré a raconté à L'Equipe ces minutes de folie collective.

Sous une pluie de projectiles, les joueurs ivoiriens ont été évacués du terrain par les officiels sénégalais. (Reuters)

«Il fallait éviter les pierres...»

Le Sénégal risque une lourde sanction après les incidents de samedi à Dakar, lors de Sénégal-Côte d'Ivoire (match interrompu). Kolo Touré a raconté à L'Equipe ces minutes de folie collective.
 
Dans un témoignage à L'Equipe, lundi, Kolo Touré, le défenseur international ivoirien de Manchester City, raconte de l'intérieur les graves incidents au stade Senghor de Dakar, où le match Sénégal - Côte d'Ivoire, qualificatif pour la CAN 2013, a été interrompu samedi à la 74e minute, à la suite de débordements des supporters locaux. «Ça a fait bizarre, avoue-t-il. Quand nous étions réunis au milieu du terrain, on n'avait pas vraiment peur, mais il fallait éviter de prendre des pierres, quand même. C'était vraiment chaud.» 

Le ministre accuse l'arbitre

Les incidents ont fait «une dizaine de blessés», la plupart «légers», selon le ministre sénégalais de l'Intérieur, qui accuse l'arbitre d'avoir tout déclenché en sifflant un penalty pour les Ivoiriens (transformé par Didier Drogba, 2-0). Cette version est contestée par ceux qui y voient plutôt le résultat d'un dysfonctionnement en matière de sécurité. Le Sénégal risque gros, jusqu'à une suspension de compétition.

La Côte d'Ivoire, qui avait remporté (4-2) le match aller à Abidjan, fait partie des quinze équipes qualifiées ce week-end pour la CAN sud-africaine (19 janvier - 10 février 2013).

Génération Sankara : message reçu !

Plus que jamais, le souvenir de Thomas Sankara inspire la jeunesse africaine.

Assassiné il y a tout juste 25 ans, le capitaine Thomas Sankara aimait reprendre à son compte cette phrase - que beaucoup lui attribuent : "On peut tuer un homme mais pas ses idées". Les jeunes Burkinabè ont reçu le message cinq sur cinq…
15 octobre 1987-15 octobre 2012 : voici 25 ans que Thomas Sankara, président du Burkina Faso a été assassiné ; 25 ans, c’est aussi la moyenne d’âge de la génération de Burkinabè qui n’a connu que le régime de Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en enjambant le cadavre de son compagnon révolutionnaire. Et si la jeunesse a toutes raisons d’ignorer le souvenir de Sankara, c’est l’inverse qui se produit. Plus que jamais, elle entretient le souvenir du capitaine comme si elle avait vécu son époque.
« La jeunesse s’est approprié le personnage et en a fait son héros. Plus Compaoré restera au pouvoir et plus le mythe va grandir parce que les gens sentent bien que cela est lié », analyse le rappeur Serge Martin Bambara, alias Smockey, qui a dédié plusieurs de ses textes à « Thom Sank ». Depuis plusieurs années, connu pour son activisme, il mène des initiatives citoyennes à travers tout le pays. À Ouagadougou, il organise des « thés-débats » avec les jeunes. Parfois, Sankara en est le thème central.
« Quand on discute avec eux, on constate que le sujet revient de plus en plus souvent, les tabous se brisent, ajoute l’artiste. Il y a une soif de connaissance de l’individu. Une grande partie de la jeunesse se revendique de son discours et s’identifie à lui. » Pourtant, les jeunes étaient à peine nés, pour la plupart, durant des chaudes heures du Conseil national de la révolution (CNR). Sankara, ils en ont entendu parler par leurs parents et aînés, témoins de l'aventure révolutionnaire.
Bilan positif
Né en 1971, Smockey, lui, a vécu la période du CNR. Et il peut témoigner qu’elle n’a pas fait que des heureux. Son père a été victime des Tribunaux populaires de la révolution. Pendant plus d’un an, il devait lui porter à manger en prison. Mais avec le recul, il estime que le bilan du leader révolutionnaire, tout bien pesé, reste positif et il en reste un fervent admirateur.
Car les années 83-87 n'ont pas été de tout repos pour les Burkinabè. La révolution exigeait beaucoup de leur part. On suppose même parfois que Sankara aurait inéluctablement finit par se tourner vers une forme plus dure de gouvernance avec le temps. Ceux qui avancent cette hypothèse estiment qu'il n'aurait pas le choix face à l'adversité et aux menaces qui pesaient sur son régime.
Physiquement il est n’est plus, mais spirituellement, il restera un guide pour nous.
Sams’k Le Jah, rappeur burkinabè
Difficile à croire, pour d'autres, qui voient en lui l'incarnation du démocrate le plus accompli. Dans les derniers temps précédant son assassinat, constatant le décalage entre son empressement révolutionnaire et un peuple essoufflé, n'avait-il pas déclaré : « Je préfère faire un pas avec le peuple, que cent pas sans le peuple » ? Typiquement le genre de phrases-chocs qui séduisent la nouvelle génération.
Loin de jeter le discrédit sur l’ancien régime militaire, elles entretiennent « une certaine nostalgie de l’action révolutionnaire », estime le reggaeman burkinabè Sams’k Le Jah, Sama Karim de son vrai nom. Depuis 3 ans, le chanteur a initié le « Thomas Sankara Revival ». Il a lieu tous les 21 décembre (date anniversaire de la naissance de Sanakara, en 1949). « Physiquement il est n’est plus, mais spirituellement, il restera un guide pour nous », explique Sams’k Le Jah.
Sur les réseaux sociaux
Au Centre national de presse Norbert Zongo, qui abrite l’évènement, des collaborateurs de l’ancien président du Faso sont invités à parler de ce temps perdu. À chaque édition, l’événement fait salle comble. Les jeunes accourent et repartent bouleversés par ce qu’ils ont entendu. L’intervenant le plus récent n’était autre que Boukary Kaboré, dit « le lion », un inconditionnel de Sankara qui mena une résistance féroce à Koudougou (50 km de Ouagadougou) en entendant la nouvelle de l’assassinat de son chef, avant de s’enfuir au Ghana. « Au terme de son récit, beaucoup de jeunes sont repartis avec des larmes », raconte Sams’k Le Jah.
Avec Smockey, il participe également chaque année à Ciné Droit Libre, festival de films autour de la thématique des droits humains et de la liberté d'expression qui se tient à Ouagadougou. Le reggaeman assure que lorsqu’un film sur le capitaine fait partie de la programmation, même aux heures les plus tardives de la nuit, les jeunes prennent leur mal en patience comme s’ils n’étaient venus que pour cela.
Autre lieu de diffusion de la vie et l'œuvre du révolutionnaire : les sites de partage de vidéos et les réseaux sociaux, qui ont permis une redécouverte du leader. Un site Internet, notamment, www.thomassankara.net, compile toute la documentation qui le concerne. À présent, les discours de Sankara sont connus : celui sur la dette à Addis-Abeba ou celui à la tribune des Nations Unies, par exemple, ont inspiré nombre d’artistes.
« Quand on lit tout ce qui est écrit, quand on entend tout ce qui se dit sur lui, on ne peut que révérer le personnage. Au moins 80 % des jeunes de 18 à 30 ans, portent Sankara dans leur cœur », estime Armand Bayala, artiste-comédien et monteur vidéo d’une trentaine d’années qui a participé, en tant que cadreur, au tournage du film documentaire Sankara dans mes rimes  (Baoui Ziba, 2009).
"Sankara mania" sans frontières
Le court-métrage fait intervenir des artistes s’inspirant de Sankara dans leurs compositions musicales. Parmi eux, la star sénégalaise du hip hop, Didier Awadi. À Dakar, celui-ci a même choisi de baptiser son studio d’après le nom du président burkinabè. Car la « Sankara mania » dépasse les frontières du Burkina Faso.
Elle serait même plus forte, car plus libre à l’extérieur. « C’est un phénomène qui a plus d’ampleur hors de nos frontières », remarque Smockey, le rappeur. « Congo, Sénégal, Ghana, Mali… La jeunesse est en quête d’un héros pour remplacer Sankara, mais elle n’a pas encore fait son deuil. Il y a eu la génération Cheikh Anta Diop, et avant cela la génération Nkrumah et Lumumba, aujourd’hui, la nouvelle génération porte le nom de Thomas Sankara. »