Rapatriement Des Réfugiés Ivoiriens au Mali
Une centaine de réfugiés ivoiriens sur les 2223 qui vivent chez nous, en majorité des femmes et des enfants, est partie pour Abidjan en priant pour que la paix revienne au Mali
Ils étaient un peu plus d’une centaine de réfugiés ivoiriens sur les 2223 qui vivent au Mali, en majorité des femmes et des enfants, à prendre l’avion hier matin, à l’aéroport international de Bamako-Sénou, à destination d’Abidjan. Cette opération de rapatriement qui est à sa première phase, a été organisée par la Commission nationale chargée des réfugiés (CNCR) en collaboration avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UN-HCR). Elle s’est déroulée en présence de l’administrateur superviseur de la CNCR, Yeya F. Maïga, de l’associé de protection de l’UN-HCR Bamako, Mamadou Sidibé et du premier conseiller de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Mali, Mme Coulibaly Gisèle Legbedji. Notre pays a malheureusement appris ces derniers mois à ce familiariser avec la dénomination « refugié » : c’est un homme, une femme ou un enfant qui a été contraint de quitter son pays pour vivre dans un autre pays, pour des raisons diverses. Ces raisons peuvent être d’ordre sécuritaire ou politique, suite à des troubles ou conflits qui peuvent menacer leur existence. Pour préserver leur intégrité physique et leur offrir des conditions de vie décentes dans leurs lieux d’accueil, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés travaille avec les différents pays partenaires. Au Mali, ce partenaire est la Commission nationale chargée des réfugiés (CNCR). Elle regroupe en son sein tous les départements, avec comme mission de gérer les réfugiés et assurer leur protection juridique. Quand le HCR constate que la stabilité est revenue dans le pays d’origine, il peut déclencher un rapatriement volontaire. C’est-à-dire, sur la demande des intéressés, précise Yeya F. Maïga. L’accélération de la présente opération de rapatriement fait suite à la volonté du président Alassane Ouattara de voir tous les enfants de la Côte d’Ivoire retourner dans leur pays, a indiqué le diplomate ivoirien. C’est dans ce cadre que, dans un accord tripartite entre les gouvernements du Mali (à travers la CNCR), de la Côte d’Ivoire et le HCR, qui sera bientôt conclu, ce dernier s’est engagé à prendre en charge, sur la base du volontariat, le retour au pays de ces personnes. Pour ce faire, le HCR a affrété un avion de la Mission des Nations Unies pour le Libéria (MINUL) pour effectuer un vol spécial de rapatriement. Dans son travail de sensibilisation et de mobilisation, le HCR s’est fait aider par l’Association des réfugiés ivoiriens au Mali (ARIM). Pour faciliter leur retour et leur permettre de s’installer, chaque candidat au retour bénéficie de 150 dollars (environ 75 000 Fcfa) pour les adultes et 100 dollars (environ 50 000 Fcfa) pour les enfants, a indiqué Mamadou Sidibé. Ainsi, après environ 10 ans passés au Mali, le moment était venu de rentrer à la maison pour Diérro Mamadou. La quarantaine accomplie, il a exprimé un sentiment ambivalent en quittant le sol malien. « Je pars avec une sensation de joie mêlée de tristesse », confie-t-il. « Je suis joyeux parce que je vais bientôt retrouver les miens après un long moment d’absence. Mais, je suis en même temps triste à l’idée de laisser derrière moi, un pays qui connaît aussi des difficultés, comme nous l’avons connu dans le passé », a commenté Diérro Mamadou. « Je regrette vraiment de quitter un pays qui recèle encore les valeurs culturelles authentiques de l’Afrique, où on peut encore se ressourcer », ajoute-t-il. En joignant sa voix à celle de tous ses compatriotes, il a souhaité une sortie rapide de crise pour le Mali. « Quand nous pensons à nos tuteurs maliens qui nous ont accueillis, accompagnés et assistés, l’envie de partir nous quitte. Car, nous pensons que c’est le moment pour nous de rester aussi à leur côté, comme ils l’ont fait avec nous dans les moments difficiles », indique une mère de famille faisant partie du voyage. Tous ont prié pour un retour immédiat de l’ordre et de la paix au Mali. La représentante de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Mali, a saisi cette occasion pour adresser ses remerciements au gouvernement malien et à son peuple pour l’accueil chaleureux et fraternel accordé à ses compatriotes. Gisèle Legbedji a rendu hommage au HCR pour son assistance et la diligence avec laquelle l’institution onusienne a toujours œuvré pour rendre aux réfugiés leur dignité. Au nom du chef de la mission du HCR au Mali, Dillah Doumaye, Mamadou Sidibé a souhaité que son organisme organise dans les plus brefs délais, cette fois-ci dans le sens contraire, le retour des réfugiés maliens dans leur pays.
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