lundi 19 novembre 2012

Urgent : Côte d'Ivoire: Human Rights Watch accuse les FRCI d'atteintes aux droits de l'homme

Des soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) à Abidjan, le 16 avril 2011.


Dans un rapport intitulé « Bien loin de la réconciliation : Répression militaire abusive en réponse aux menaces sécuritaires en Côte d’Ivoire », Human Rights Watch accuse l’armée de Côte d’Ivoire d’atteintes aux droits humains généralisées en août et septembre 2012. Le rapport assure que les menaces sécuritaires auxquelles la Côte d’Ivoire est confrontée sont réelles, mais pointe les abus généralisés perpétrés par les militaires.

« Les menaces sur la sécurité que la Côte d’Ivoire a connues sont réelles. Mais les exactions généralisées, perpétrées par les militaires, c'est-à-dire les Forces républicaines, ne font que les aggraver », a affirmé Matt Wells, l'un des porte-parole de Human Rights Watch.
« En fait, les Forces républicaines n’ont pas de légitimité pour superviser des arrestations, des interrogatoires, des mises en détention. Or ce sont elles, pas la police, pas les gendarmes, qui ont commis des crimes dans la plupart des cas », a poursuivi Matt Wells.
« Pendant le mois d’août, des membres des Forces républicaines ont mené presque chaque jour des arrestations arbitraires massives de partisans présumés pro-Gbagbo, à Yopougon, à Abidjan, a encore rapporté le porte-parole de Human Rights Watch. Sans mandat d’arrêt, les soldats ont forcé une vingtaine, une trentaine, une quarantaine de jeunes hommes supposés pro-Gbagbo, à monter dans un véhicule militaire, et les ont amenés dans des camp militaires, qui ne constituent pas des lieux de détention légaux selon la loi ivoirienne. C’est dans les camps militaires que nous avons documenté les pires exactions commises par les Forces républicaines ».
Des « critiques constructives » pour le gouvernement ivoirien
Le gouvernement ivoirien a mieux reçu ce rapport de Human Rights Watch que celui d'Amnesty International, publié fin octobre. Les autorités ivoiriennes avaient notamment reproché à Amnesty de ne pas les avoir contactées au moment de leur enquête. Cette fois, le ministre ivoirien des Droits de l'homme, Gnénéma Coulibaly, considère la critique comme constructive et affirme que les faits qui sont dénoncés dans le rapport de Human Rights Watch seront vérifiés, et sanctionnés s'ils s'avèrent exacts.
« L’intitulé de ce rapport à paraître de Human Rights Watch indique bien qu’il s’agit d’un objectif à atteindre, celui de la réconciliation. Et il note que sur ce chemin de la réconciliation, il y a encore quelques difficultés en matière de protection des droits de l’homme. Je voudrais simplement faire remarquer que ce rapport, à la différence d’Amnesty International, nous donne des indications précises sur les faits qu’il rapporte, et que cette ONG a pris le temps de recueillir le sentiment, donc, du gouvernement, sur le sujet », a ainsi déclaré Gnénéma Coulibaly.
« Donc, nous ne sommes pas surpris. Nous restons, comme nous l’avons toujours dit, ouverts aux critiques constructives, pourvu que nous puissions, à l’issu des enquêtes qui seront menées, constater la réalité et encourager les poursuites contre les auteurs de ces faits, conformément à la volonté du président de la République de ne tolérer aucune impunité en Côte d’Ivoire », a encore assuré le ministre des Droits de l'homme.

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