mercredi 18 septembre 2013

Pour une réconciliation vraie en Côte d’ivoire, La France veut imposer un gouvernement de transition à Ouattara

France's President Francois Hollande addresses the 67th United Nations General Assembly at the U.N. headquarters in New York


Des confidences émanant d’une représentation diplomatique à Abidjan, font état de ce que le chef de l’Etat pourrait dans les prochaines semaines, encore céder du terrain à l’opposition significative. Cela, sous la forme d’une redistribution des cartes qui conviendrait à tous, du moins, presque.
Après avoir géré son opposition politique, d’une main de fer, durant ses deux premières années de mandat, Alassane ouattara semble avoir à présent, lâché du lest avec notamment la récente libération de la quasi-totalité des prisonniers politiques, la non répression des meetings de Pascal Affi n’guessan, et l’ouverture des médias publics au fPi. En somme, une batterie de mesures d’assouplissement que les observateurs du marigot politique national attribuent plus, aux pressions internationales que subissent depuis quelques temps, le leader ivoirien, plutôt qu’à une magnanimité subite de ce dernier comme tentent de le faire croire ses ADorateurs. Ces derniers risquent d’être davantage malheureux si on en croit des sources diplomatiques indiquant que Paris est résolument engagé à tordre le bras à Alassane ouattara, dans le souci d’obtenir une paix durable en Côte d’ivoire. Dans ce sens, les conseillers Afrique de françois Hollande, qui depuis plusieurs semaines travaillent sur le dossier ivoirien, auraient arrêté un certain nombre de mesures que le n°1 français a fait connaître à son homologue ivoirien lors de leur récente et brève rencontre, la semaine dernière, à nice, en marge des jeux de la francophonie.
Des propositions qui si elles sont acceptées par Abidjan, instaurerait, en quelque sorte, un nouvel ordre politique en Côte d’ivoire. En effet, selon notre interlocuteur, une fois le reste des prisonniers politiques, libéré, la prochaine étape consistera, pour le chef d’Etat, à former un gouvernement d’union nationale qui devra s’atteler à réconcilier tous les ivoiriens et créer les conditions d’élections justes et transparentes en 2015. Une nouvelle équipe gouvernementale qui, au vu de ses missions, ressemblera fort à un gouvernement de transition. Dans le schéma proposé par les spécialistes français, Alassane ouattara devra s’accommoder d’un premier ministre aux pouvoirs élargis mais agissant dans les limites constitutionnelles.
Tout comme, il devra accepter de partager les ministères de souveraineté avec le front populaire ivoirien (fPi) qui, à l’occasion, fera sa rentrée au sein de la nouvelle équipe. La commission électorale indépendante (CEi) sera naturellement remise à plat pour faire place à une équipe plus consensuelle avec à sa tête, un président acceptable par tous, Youssouf Bakayoko, cristallisant de nombreuses critiques contre sa personne du fait de sa gestion calamiteuse des dernières élections générales. Autre fait, au titre des changements majeurs, c’est l’arrivée, annoncée, du Général Dogbo Blé Denis à l’état-major des frCi pour booster le processus de désarmement des ex-combattants.
D’autres figures militaires de proue sous le président laurent Gbagbo, telles que le colonel Konan et le commandant Doumbia pourraient accompagner l’ancien patron de la garde républicaine, dans cette nouvelle charge. Guillaume soro, qui selon nos informations, a eu écho de ce schéma, ne serait pas très enchanté par l’idée. L’homme y verrait une manoeuvre pour l’affaiblir et éventuellement l’exposer ainsi aux poursuites de la cour pénale internationale (CPi).
De ce fait, le président de l’Assemblée nationale serait prêt à tout pour convaincre Alassane Ouattara de ne pas accepter pareille recette des spécialistes Afrique de l’Elysée. l’ancien leader étudiant y parviendra t-il ? Pendant combien de temps, le chef de l’Etat tiendra t-il devant les pressions internationales ? Pendant que l’heure est aux interrogations, au sein de l’exécutif, Affi n’guessan, le président du fPi, boit du petit lait en regardant ouattara se brûler les mains à l’exercice de la charge présidentielle.
Le n°1 du fPi en a fait la remarque mercredi dernier, à l’étape d’Akoupé, qui s’inscrit dans une tournée de dix jours que l’ancien premier ministre entreprend depuis mardi dernier, à l’intérieur du pays. « le fauteuil présidentiel brûle ouattara, c’est pourquoi, il passe son temps à faire le tour du monde. C’est quel pouvoir ça ? Parce qu’un chef, c’est celui-là même qui envoie ses hommes en mission à l’extérieur. Chers camarades, le fauteuil présidentiel est vide, c’est pourquoi je dis que nous allons revenir en 2015 pour le reprendre. Parce que ça nous appartient. En 2015, on sera à nouveau au pouvoir, pour nous occuper des problèmes des ivoiriens au lieu de nous occuper des problèmes des avions », a tonné Affi, salué par les militants au bord de l’hystérie. Sur sa lancée, le président du fPi, déclarera le lendemain, à Bongouanou, que « le pays est bloqué ». De quoi donner du grain à moudre à ceux qui appellent de tous leurs voeux, la mise sur pied d’un gouvernement de transition à Abidjan pour mettre fin à l’arrogance et à l’inhumanité des vainqueurs du 11 avril. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils y croient au fur et à mesure qu’ils entendent parler celui qui a inauguré l’ère des premiers ministresde l’Administration Gbagbo.
Géraldine Diomandé
Source: Aujourd’hui

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