Divorce d’A'Salfo…: 7 ans après, de nouvelles révélations
SÉPARATION MAGIC SYSTEM/ANGELO KABILA
FITINI, YODÉ ET SIRO PIÉGÉS ?
Interviews coups de poing, piques, repliques, révélations choc…On
croyait avoir tout entendu et appris pendant la guérilla médiatique qui a
suivi le divorce Magic System-Angélo Kabila. Que non. La preuve avec
les révélations de l’humoriste Zongo.
Une date : mercredi 5 mars 2013. Un cadre : l’Institut Français, au
Plateau. Une occasion : la dédicace de “Management des artistes
musiciens au Burkina Faso : Amateurisme, conflits d’intérêts et défis de
professionnalisation”. L’ouvrage est signé du Burkinabé Walib Bara. Les
échanges s’ouvrent, après la présentation. Des journalistes qui posent
des questions. Et un homme du sérail, l’humoriste Zongo, présent, qui
prend le micro. Et là, dans un remarquable exercice de ‘’décorticage’’
de l’ouvrage à travers sa propre et longue expérience du milieu,
l’artiste révèle : “Parlant de conflit artiste-manager, on a tout
entendu sur le problème entre A’Salfo et Kabila qui a fait coulé
beaucoup d’encre et de salive à l’époque. Mais, à la vérité, il
s’agissait d’un simple problème de vision, d’objectifs de carrière. Il y
a qu’à un moment donné, après que Magic System a conquis la Côte
d’Ivoire et l’Afrique, A’Salfo, visait maintenant l’international,
l’Europe. Ce qui est tout à fait normal pour tout artiste sérieux. Mais
le manager Kabila, lui, estimait qu’il avait atteint l e sommet, puisque
le groupe était connu en Afrique. La divergence de visions, d’objectifs
et l’amateurisme des managers, voilà la première base de conflit entre
un artiste et son manager.” Mais bien plus que l’envie de porter un
éclairage nouveau sur la fracassante séparation Magic System – Angelo
Kabila, il y a un peu plus de six ans maintenant, c’est surtout un
équivoque que tentera de lever l’humoriste, quant à la capacité de nos
managers de ‘’fabriquer’’ des stars comme on en voit en Europe et aux
Etats Unis. En effet, mettant à profit la thématique de
l’ouvrage
de Walib Bara, Zongo n’est pas passé par quatre chemins pour mettre à
nu l’amateurisme qui a toujours caractérisé la profession de Manager
d’artiste-musicien sous nos cieux : “Au point où on ne sait même plus
qui est le manager, qui est le coursier, etc.”, a-t-il souligné. Avant
de poursuivre : “Quand on prend un monsieur comme Alpha Blondy dont le
seul nom suffit pour ouvrir toutes les portes, est-ce qu’on peut se
targuer d’être un grand Manager, alors qu’on sait que c’est avec le
propre carnet d’adresses de l’artiste que le soi-disant Manager
fonctionne ?” Pour Zongo, tant qu’il y aura des artistes dotés d’une
haute vision de leur métier et portés par des objectifs de carrière bien
précis, il y aura toujours des clashes du style Magic System-Angelo
Kabila. Du moment que les managers totalement ignorants de leurs
lacunes, sont bardés de certitudes sur leurs ‘’compétences’’
indiscutables. “Parce qu’on connaît tous les managers de boîte de nuit
d’Abidjan et quelques uns de l’intérieur du pays à qui on demande de
jouer les CD de son artiste, ou parce que son artiste a la chance, de
connaître un succès avec un titre qui marche, on se dit grand manager.
Pourtant, ce métier, comme tous les autres d’ailleurs, a ses rouages
propres et le milieu, surtout à l’international, ne laisse plus de place
à l’amateurisme. On ne peut pas tricher avec ça. Ou bien, vous êtes un
professionnel et cela se voit par votre méthode de travail et le
résultat suit, ou bien, vous êtes un amateur comme il y en a beaucoup et
cela aussi se voit par les résultats sur le terrain”, a souligné
l’humoriste. En clair, la séparation Magic System-Kabila était presque
inéluctable.
Refus d’apprendre
kabila1
Angelo Kabila
Faut-il le rappeler, tout commence le dimanche 11 novembre 2007, au
maquis Abidjan La Joie de Koumassi-Camp Commando. Magic System y
organisait la dédicace live de ‘’Tapé Dos’’, son nouvel album d’alors.
Un spectacle offert gratuitement aux
fans du groupe. Comme cela se faisait chaque fois que les Gaou étaient
en concert, on aurait vu Angelo Kabila, leur manager Afrique, au four et
au moulin, courir ici et là pour suivre chaque détail du concert. Mais
cette nuit-là, point de Kabila dans la place ! Et beaucoup
d’interrogations. La suite, on la connait : une rupture fracassante qui a
fait les choux gras de la presse. D’aucuns avaient même ‘’prophétisé’’
le déclin du groupe Magic System pour avoir osé se séparer du “très
grand manager” qu’est Angelo Kabila. Mais un peu plus de six ans après,
le constat est là : Magic System sans Kabila, tient toujours la route,
continue de glaner des lauriers et de gagner en coffre international. A
l’opposé, Fitini, Yodé et Siro qui s’étaient frotté les mains en
confiant le management de leur carrière à Angelo Kabila censé y poser le
vernis international qui leur manque tant, en sont encore au stade du
rêve. A suivre le raisonnement de l’auteur Walid Bara et surtout Zongo,
cela était prévisible. “Les Africains en général et les Ivoiriens en
particulier, n’aiment pas apprendre, ils ont peur d’aller à l’école. Or,
aujourd’hui, le management d’une carrière artistique demande un certain
savoir et une expertise qui ne s’acquièrent que par la formation”.
Chose qui fait défaut à la quasi-totalité de nos managers d’artistes,
même le ‘’grand’’ Angelo Kabila, relève-ton. Pour autant faut-il croire
que Fitini et autres Yodé et Siro se sont tout simplement piégés, qu’ils
se bercent d’illusions quant à la capacité de l’ex-manager de Magic
System de les hisser ne serait-ce qu’au rang actuel de Magic System ?
Wait and see…
Starmagazine