Que devient le Général de Division Doué Yamun Matthias? Où se cache-t-il ? Pourquoi garde-t-il le silence ? Ces préoccupations et bien d'autres encore qui taraudent plus d'un Ivoirien, nous ont poussé à entrer en contact avec de hauts gradés de l'Armée.
Dont certains étaient de (très) proches collaborateurs du « Chinois » (l'un des surnoms du Général Doué, tiré de sa brève mission entre 1995 et 1996 en République populaire de Chine, en qualité d'attaché de défense près l'Ambassade de Côte d’Ivoire dans ce pays), au moment de sa splendeur en tant que chef d’État-major des Armées ivoiriennes (CEMA des Forces de défense et de sécurité, ex-FDS). Les officiers supérieurs et généraux, qui ont bien voulu nous parler, ont été peu diserts au sujet de leur ex-supérieur hiérarchique.
Toutefois, on apprendra des choses intéressantes sur le compte du ‘’Mannequin’’ (les détracteurs de l'ex-CEMA l'affublaient de ce sobriquet pour sa propension à toujours être tiré à quatre épingles, quand il était aux commandes de l'armée nationale). Déchu de ses fonctions de chef d’État-major par l'ex-président Laurent Gbagbo après l'échec de l'opération ‘’Dignité’’, en novembre 2004, le Général Matthias Doué est poussé dans la foulée à un exil forcé, qui ne prend fin qu'avec l'avènement du nouveau régime. L'ancien patron des Armées ivoiriennes rentre au pays trois mois après la fin de la crise électoralement, début juillet 2011. Il est aussitôt reçu en audience au Golf Hôtel d'Abidjan par le nouveau président de la République, Alassane Ouattara, qui lui confie d'importantes responsabilités. C'est le Général Matthias Doué qui pilote en effet, le vaste chantier de la Réforme de l'Armée ivoirienne, totalement déglinguée par une décennie de conflit militaro-politique. Le chef de l’État le nomme président du Comité scientifique des experts militaires ivoiriens, africains et français chargés de plancher sur cette importante question qui conditionne l'avenir sécuritaire de la nation.
Dès lors, entre le dernier semestre de l'année 2011 et le premier trimestre de cette année 2012, on voit le Général Matthias Doué à de nombreux séminaires et ateliers à Grand-Bassam, Abidjan et Yamoussoukro, présidant les travaux de ce Comité ou participant à d'autres fora portant sur les sujets de défense et de sécurité. Sa contribution est également sollicitée sur les questions de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants ainsi qu'en ce qui concerne l'épineuse problématique de la réforme du secteur de la sécurité (RSS). Le Général Doué est plusieurs fois aperçu aux côtés du chef de l’État, lors de cérémonies officielles au Palais présidentiel.
Ce que devient le Général Matthias Doué
Alors, pourquoi après un moment relativement court de débauche d'énergie au devant de la scène militaire voire médiatique, puisqu'il a été vu à maintes reprises dans des reportages diffusés par la télévision nationale (RTI), le Général Matthias Doué a-t-il ‘’décroché’’ ses derniers mois ? Est-il à nouveau tombé en disgrâce ? La question posé à un Colonel des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), celui-ci tranche tout net : « Soyez rassurés, il n'en est rien. Ce que vous devez ravoir, c'est que le Général (Matthias Doué) n'est plus en service. Il est à la retraite depuis quelques années déjà, quand il était hors du pays pour les raisons que vous savez. Quand il est rentré au pays il y a de cela un an, le nouveau gouvernement a rétabli ses arriérés de soldes, et maintenant il touche sa pension de retraite de général et d'ancien chef d’État-major des Armées», a expliqué notre interlocuteur. Mais alors, si Doué n'est plus un militaire en fonction, pourquoi est-ce à lui que le chef de l’État a confié le projet de Réforme de l'Armée, comme nous l'avons appris à l’État-major ? «Tout simplement, parce qu'un général, même en fin de carrière, n'est jamais à la retraite. Il est toujours à la disposition de la Nation, et les autorités du pays peuvent l'appeler à tout moment pour des missions ponctuelles. C'est un peu comme une sorte de réquisition. Et quand il a fini le travail pour lequel il a été ‘’réquisitionné’’, il retourne chez lui et attend tranquillement d'être rappelé pour d'autres missions. Mais pendant ce temps, il profite paisiblement de sa retraite, et je crois que c'est le cas de mon aîné (le Général Doué). Notre aîné a donc fini son travail en ce qui concerne la Réforme de l'Armée, et il a remis le Rapport final au président de la République qui l'avait mis en mission», a fait observer l'officier supérieur.
Durant tous les entretiens que nous avons eus avec ses ex-collaborateurs et ex-collègues militaires (au moins 3), les gradés avec qui nous avons échangé n'ont que très rarement prononcé le nom du Général Doué. Presque tous l'appellent ‘’notre ou mon aîné’’, ‘’le Général’’ ou ‘’l'ex-CEMA’’. Ce qui dénote du prestige, de la notoriété et de la marque de respect dont jouit toujours l'homme au près de ses pairs. Un autre gradé de l'armée nous apprendra d'ailleurs, que c'est suite au rapport à lui remis par l’ancien CEMA que le chef de l’État s'est rendu en Hexagone pour négocier et signer avec l'ex-président français Nicolas Sarkozy, le nouvel Accord de Défense entre la Côte d'Ivoire et la France. « Donc on peut dire que c'est le Général (Doué) qui est le véritable père de la nouvelle coopération militaire entre nos deux États », a renchéri un Colonel des FRCI.
Mais pourquoi se fait-il si discret ? Est-il au pays ? Demandons-nous. « Vous savez, le Général (Doué) est un peu fatigué. Il y a le poids de l'âge et quelques ennuis de santé qui vont avec, sans oublier sa longue absence du pays qui l'a beaucoup traumatisé, même s'il n'en donne pas l'impression. Donc mon aîné a besoin de beaucoup de repos. Je ne peux pas vous dire s'il est ou non au pays actuellement. Mais ce que je sais c'est qu'il se consacre à ses affaires personnelles et à sa famille qui, ne l'oubliez pas, lui a manqué pendant plus de 5 ans. Et puis, je peux vous confier qu'il a toujours l'oreille du président (de la République) sur les sujets importants », a ajouté un autre Commandant de l'Armée.
Une carrière militaire bien remplie
Né le 24 février 1946, l'ancien chef d'État-major des Armées de Côte d'Ivoire est aujourd'hui âgé de 66 ans, dont au moins 44 années ont été consacrées au métier des armes. Le Général Matthias Doué a commencé sa carrière à l'âge de 22 ans, dans les Classes préparatoires aux Grandes Écoles militaires françaises. C'est un « Saint-Cyrien » accompli, du nom de la prestigieuse école militaire française, Saint-Cyr. Et il est de la même promotion que des officiers généraux de renoms, dont le Général Elrick Irastorza, ancien chef d’État-major de l'Armée de Terre française et ex-Commandant de la Force Licorne en Côte d'Ivoire, et le Général Babacar Gaye, premier Commandant de la MICECI (Mission de la CEDEAO en Côte d'Ivoire, remplacée plus tard par la MINUCI puis l'ONUCI) et ancien chef d’État-major des Armées sénégalaises. Le Général Matthias Doué a gravi tout les échelons et grades dans l'Armée ivoirienne à partir de 1973, où il a commencé ses premiers pas en tant que Lieutenant. Pour arriver au sommet de la hiérarchie militaire en qualité de Général de Brigade (et plus tard de Division) et huitième chef d’État-major des Armées (CEMA) du pays, en 2000. Il a été aussi, durant la transition militaire de fin 1999 à octobre 2000, membre du Conseil national de Salut Public (CNSP), ministre de la Jeunesse et des Sports et ministre d’État chargé des Transports. Le Général Matthias Doué jouit donc pleinement d'un repos bien mérité, après de bons et loyaux services rendus à la nation.
ANASSE ANASSE
Toutefois, on apprendra des choses intéressantes sur le compte du ‘’Mannequin’’ (les détracteurs de l'ex-CEMA l'affublaient de ce sobriquet pour sa propension à toujours être tiré à quatre épingles, quand il était aux commandes de l'armée nationale). Déchu de ses fonctions de chef d’État-major par l'ex-président Laurent Gbagbo après l'échec de l'opération ‘’Dignité’’, en novembre 2004, le Général Matthias Doué est poussé dans la foulée à un exil forcé, qui ne prend fin qu'avec l'avènement du nouveau régime. L'ancien patron des Armées ivoiriennes rentre au pays trois mois après la fin de la crise électoralement, début juillet 2011. Il est aussitôt reçu en audience au Golf Hôtel d'Abidjan par le nouveau président de la République, Alassane Ouattara, qui lui confie d'importantes responsabilités. C'est le Général Matthias Doué qui pilote en effet, le vaste chantier de la Réforme de l'Armée ivoirienne, totalement déglinguée par une décennie de conflit militaro-politique. Le chef de l’État le nomme président du Comité scientifique des experts militaires ivoiriens, africains et français chargés de plancher sur cette importante question qui conditionne l'avenir sécuritaire de la nation.
Dès lors, entre le dernier semestre de l'année 2011 et le premier trimestre de cette année 2012, on voit le Général Matthias Doué à de nombreux séminaires et ateliers à Grand-Bassam, Abidjan et Yamoussoukro, présidant les travaux de ce Comité ou participant à d'autres fora portant sur les sujets de défense et de sécurité. Sa contribution est également sollicitée sur les questions de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) des ex-combattants ainsi qu'en ce qui concerne l'épineuse problématique de la réforme du secteur de la sécurité (RSS). Le Général Doué est plusieurs fois aperçu aux côtés du chef de l’État, lors de cérémonies officielles au Palais présidentiel.
Ce que devient le Général Matthias Doué
Alors, pourquoi après un moment relativement court de débauche d'énergie au devant de la scène militaire voire médiatique, puisqu'il a été vu à maintes reprises dans des reportages diffusés par la télévision nationale (RTI), le Général Matthias Doué a-t-il ‘’décroché’’ ses derniers mois ? Est-il à nouveau tombé en disgrâce ? La question posé à un Colonel des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), celui-ci tranche tout net : « Soyez rassurés, il n'en est rien. Ce que vous devez ravoir, c'est que le Général (Matthias Doué) n'est plus en service. Il est à la retraite depuis quelques années déjà, quand il était hors du pays pour les raisons que vous savez. Quand il est rentré au pays il y a de cela un an, le nouveau gouvernement a rétabli ses arriérés de soldes, et maintenant il touche sa pension de retraite de général et d'ancien chef d’État-major des Armées», a expliqué notre interlocuteur. Mais alors, si Doué n'est plus un militaire en fonction, pourquoi est-ce à lui que le chef de l’État a confié le projet de Réforme de l'Armée, comme nous l'avons appris à l’État-major ? «Tout simplement, parce qu'un général, même en fin de carrière, n'est jamais à la retraite. Il est toujours à la disposition de la Nation, et les autorités du pays peuvent l'appeler à tout moment pour des missions ponctuelles. C'est un peu comme une sorte de réquisition. Et quand il a fini le travail pour lequel il a été ‘’réquisitionné’’, il retourne chez lui et attend tranquillement d'être rappelé pour d'autres missions. Mais pendant ce temps, il profite paisiblement de sa retraite, et je crois que c'est le cas de mon aîné (le Général Doué). Notre aîné a donc fini son travail en ce qui concerne la Réforme de l'Armée, et il a remis le Rapport final au président de la République qui l'avait mis en mission», a fait observer l'officier supérieur.
Durant tous les entretiens que nous avons eus avec ses ex-collaborateurs et ex-collègues militaires (au moins 3), les gradés avec qui nous avons échangé n'ont que très rarement prononcé le nom du Général Doué. Presque tous l'appellent ‘’notre ou mon aîné’’, ‘’le Général’’ ou ‘’l'ex-CEMA’’. Ce qui dénote du prestige, de la notoriété et de la marque de respect dont jouit toujours l'homme au près de ses pairs. Un autre gradé de l'armée nous apprendra d'ailleurs, que c'est suite au rapport à lui remis par l’ancien CEMA que le chef de l’État s'est rendu en Hexagone pour négocier et signer avec l'ex-président français Nicolas Sarkozy, le nouvel Accord de Défense entre la Côte d'Ivoire et la France. « Donc on peut dire que c'est le Général (Doué) qui est le véritable père de la nouvelle coopération militaire entre nos deux États », a renchéri un Colonel des FRCI.
Mais pourquoi se fait-il si discret ? Est-il au pays ? Demandons-nous. « Vous savez, le Général (Doué) est un peu fatigué. Il y a le poids de l'âge et quelques ennuis de santé qui vont avec, sans oublier sa longue absence du pays qui l'a beaucoup traumatisé, même s'il n'en donne pas l'impression. Donc mon aîné a besoin de beaucoup de repos. Je ne peux pas vous dire s'il est ou non au pays actuellement. Mais ce que je sais c'est qu'il se consacre à ses affaires personnelles et à sa famille qui, ne l'oubliez pas, lui a manqué pendant plus de 5 ans. Et puis, je peux vous confier qu'il a toujours l'oreille du président (de la République) sur les sujets importants », a ajouté un autre Commandant de l'Armée.
Une carrière militaire bien remplie
Né le 24 février 1946, l'ancien chef d'État-major des Armées de Côte d'Ivoire est aujourd'hui âgé de 66 ans, dont au moins 44 années ont été consacrées au métier des armes. Le Général Matthias Doué a commencé sa carrière à l'âge de 22 ans, dans les Classes préparatoires aux Grandes Écoles militaires françaises. C'est un « Saint-Cyrien » accompli, du nom de la prestigieuse école militaire française, Saint-Cyr. Et il est de la même promotion que des officiers généraux de renoms, dont le Général Elrick Irastorza, ancien chef d’État-major de l'Armée de Terre française et ex-Commandant de la Force Licorne en Côte d'Ivoire, et le Général Babacar Gaye, premier Commandant de la MICECI (Mission de la CEDEAO en Côte d'Ivoire, remplacée plus tard par la MINUCI puis l'ONUCI) et ancien chef d’État-major des Armées sénégalaises. Le Général Matthias Doué a gravi tout les échelons et grades dans l'Armée ivoirienne à partir de 1973, où il a commencé ses premiers pas en tant que Lieutenant. Pour arriver au sommet de la hiérarchie militaire en qualité de Général de Brigade (et plus tard de Division) et huitième chef d’État-major des Armées (CEMA) du pays, en 2000. Il a été aussi, durant la transition militaire de fin 1999 à octobre 2000, membre du Conseil national de Salut Public (CNSP), ministre de la Jeunesse et des Sports et ministre d’État chargé des Transports. Le Général Matthias Doué jouit donc pleinement d'un repos bien mérité, après de bons et loyaux services rendus à la nation.
ANASSE ANASSE
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