mercredi 10 octobre 2012

EXCLUSIF/DSK : Les incroyables confessions de DSK



L'ex-directeur général du FMI a accordé un long entretien à paraître jeudi dans "Le Point". Morceaux choisis de ses confidences.
Dans un long entretien accordé au Point à paraître jeudi dans les kiosques, Dominique Strauss-Kahn se confie pour la première fois depuis son interview par Claire Chazal sur TF1, en septembre 2011. L'ancien directeur général du FMI, exonéré de poursuites pénales aux États-Unis, mais qui reste mis en examen pour "proxénétisme en bande organisée" dans l'affaire du Carlton de Lille, n'aborde pas de sujets politiques ni économiques. Il dit vouloir s'interdire "tout commentaire sur la situation politique française et le gouvernement actuel", mais il exprime son indignation face aux atteintes répétées à sa vie privée et parle longuement des troubles qu'elles provoquent dans sa vie quotidienne.
"Je n'ai plus de responsabilités publiques, je ne suis plus candidat à rien, déclare-t-il. Je n'ai jamais été condamné, ni dans ce pays ni dans aucun autre. Par conséquent, rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique qui, certains jours, ressemble à une chasse à l'homme. (...) Je ne supporte plus qu'on s'arroge le droit d'abuser de ma situation et des enquêtes judiciaires qui me visent - à tort - pour bafouer ma vie privée et en livrer aux quatre vents des lambeaux, réels ou inventés, sous prétexte de je ne sais quelle transparence moralisatrice. Qu'on me laisse tranquille !"
L'ex-futur candidat à la présidentielle, foudroyé en mai 2011 par son arrestation à New York, se fonde sur la décision du procureur américain qui a classé la plainte de Nafissatou Diallo pour affirmer : "Ce qui est essentiel, c'est que ce qui s'est passé dans cette chambre ne tombe pas sous le coup de la loi. Dès lors, le reste ne regarde personne." Il reste toutefois visé par une procédure civile devant un tribunal du Bronx dans laquelle la femme de chambre du Sofitel lui réclame des dommages et intérêts. "Les contraintes du procès civil m'empêchent de dire ma vérité, indique à ce propos DSK. Ne vous y trompez pas : je suis le premier à en être frustré." Il ajoute également à propos de cette procédure, dont le terme n'est pas fixé : "Aux États-Unis, on n'intente un procès de ce type qu'à quelqu'un qui est riche. Les avocats de la plaignante ont cru que je l'étais. Je ne le suis pas."

"Changer la vie des gens"

L'ex-directeur du FMI évoque pour la première fois, avec des mots soigneusement pesés, les conséquences que sa vie privée a entraînées sur sa carrière politique. "J'ai longtemps pensé que je pouvais mener ma vie personnelle comme je l'entendais, sans incidence sur l'exercice de mes responsabilités, confie-t-il. Y compris des comportements libres entre adultes consentants - il existe de nombreuses soirées à Paris pour cela, vous seriez surpris d'y rencontrer certaines personnes... J'ai été naïf, pour ne pas dire plus. Ce qui est peut-être valable pour un chef d'entreprise, un sportif ou un artiste ne l'est pas pour un politique. J'étais trop en décalage avec la société française sur ce point pour un responsable politique. Je me suis trompé."
S'il assure n'éprouver aucune frustration à propos de sa campagne présidentielle avortée, DSK regrette d'avoir "causé une double déception aux Français - à ceux qui ont été choqués d'apprendre des choses qu'ils ne soupçonnaient pas sur [sa] vie privée et à ceux qui ont été déçus qu'à cause de [son] comportement, [il] n'ait pas été en situation de faire [son] devoir".
Il explique cependant que, outre ses activités actuelles de conférencier à l'étranger - il se trouvait il y a deux jours en Corée du Sud - et de consultant pour des banques ou des fonds d'investissement, il n'exclut pas de s'engager dans d'autres missions. "Je sens la possibilité de m'investir dans de grands projets internationaux, révèle-t-il au Point, de participer à la réalisation de choses importantes qui pourraient vraiment contribuer à changer la vie des gens, dans des endroits du monde qui ont besoin d'aide. Pour l'instant, je suis encore entravé par ma situation."
Lepoint

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire