mardi 9 octobre 2012

Extradition des pro-gbagbo: Ce qui coince John Dramani


La justice ghanéenne devrait se prononcer définitivement dans les jours à venir, sur l'extradition ou non du porte-parole de Laurent Gbagbo, Justin Koné Katinan. Consentira-t-elle à livrer aux autorités ivoiriennes, cet homme dont la tête est réclamée avec.

Seule certitude : le président ghanéen, John Dramani Mahama, est bien embêté par cette affaire Koné Katinan, au point qu'il serait soulagé d'en être débarrassée une fois que la justice de son pays se sera prononcée. Le dossier Koné Katinan donne, en effet, du souci à John Dramani, qui aurait bien aimé s'en passer en cette année électorale. C'est que le président ghanéen, qui a succédé au défunt John Atta Mills, devrait se lancer dans la course à la présidence le 7 décembre 2012. Après être parvenu à se faire adouber comme candidat de son parti, le Congrès national démocratique(Ndc), à la prochaine présidentielle, il entend se donner les moyens de battre son adversaire, Nana Akufo Addo, candidat du Nouveau parti patriotique(Npp).

Pour cela, John Dramani veut pouvoir compter sur le charismatique Jerry Rawlings, qui garde encore une influence certaine sur l'appareil de l'Etat, bien qu'il ne soit plus aux affaires. Selon le confrère Jeune Afrique, dans son édition du 7 au 13 octobre 2012, l'actuel locataire du palais présidentiel est soucieux de ménager les intérêts du très influent Jerry Rawlings, qui a plutôt de bons rapports avec bien des pro-Gbagbo réfugiés dans son pays. John Dramani, qui nourrit secrètement l'intention de tirer parti du rayonnement du « Lula ghanéen » qu'est Rawlings, est obligé de marcher sur des œufs dans le dossier Koné Katinan, au risque de se mettre à dos l'ancien chef de l'Etat, lequel jouit encore d'une bonne estime dans l'opinion. « Présent au mariage de l'une des filles du couple Gbagbo, Rawlings n'a jamais caché sa sympathie pour le président déchu. Il s'est indigné quand il a été capturé en avril 2011 et a dénoncé son transfert à La Haye », rapporte le confrère.

Plus que tout autre considération, c'est par souci de ne pas fâcher le « faiseur de roi » Jerry Rawlings, que John Dramani est contraint de ménager la chèvre et le chou dans cette affaire Koné Katinan. Dans l'espoir que celui-ci lui ferait bénéficier de sa stature d'ancien président encore adulé, pour lui permettre de gagner la présidentielle du 7 décembre 2012. En attendant, les relations entre lui et Ouattara, qu'on dit « plutôt bonnes », semblent bien malmenées par les yoyos du dossier Koné Katinan mais aussi les attaques du 21 septembre au poste frontalier de Noé. Fermées sur un coup de colère au lendemain de cette attaque, ces frontières ont été rouvertes hier lundi 8 octobre. En attendant d'autres rebondissements du feuilleton Katinan.

 

source : Assane NIADA

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