dimanche 29 septembre 2013

Côte d’Ivoire : Crise oblige, on transforme sa maison en hôtel de passe




Un couloir de la sicogi de Yopougon abritant un domicile transformé en chambre de passage ce samedi (ph Kautcha) -   - Abidjan le 29 septembre 2013 © koaci.com - Décidément la plus grande commune de Côte d’Ivoire ne finit pas d’attirer le regard sur elle dans tous ce qui est convenu de considérer comme phénomènes nocifs à la cohabitation.  Après les domiciles transformés en maquis et bars au grand désarroi de tous avec les bruits sonores aggravés aux heures de repos, ce sont maintenant les hôtels ou chambres de passages qui polluent le quotidien des paisibles habitants.   En effet aujourd’hui les quartiers de Yopougon tels que ‘ ‘sicogi’’, ‘’selmer ‘’,’’nouveau quartier’’,’’sideci’’ etc.…où nous avons mené nos enquêtes sur ce nouveau phénomène à presque tous les couloirs et au grand dérangement des voisins qui ne savent plus à quel saint se vouer.  Mr Tano agent municipal que nous croisons dans les encablures du quartier de la Selmer avec sa compagne avec laquelle il venait de partager une partie de plaisir croit comprendre la floraison des hôtels en justifiant qu’avec la crise économique tous les moyens seraient bons pour se faire de l’argent.  « Ces hôtels nous arrangent nous autres. Non seulement sont à proximités de nos quartiers ce qui nous favorise le déplacement mais sont aussi à moindre coût. Ce ne sont pas les hôtels comme on peut le croire, mais des chambres de passages pour nous qui n’avons pas grands moyens. Et puis avec la situation financière précaire, je pense que tout le monde peut se débrouiller à sa façon pourvu qu’on ne vole pas », nous explique entre deux cigarettes ce dernier avant que sa compagne du soir Mariette ne renchérisse : « Ces hôtels sont avec nous au quartier pour nous aider. Mon ami et moi on se donne rendez- vous dans ces endroits à 1000 FCFA l’heure souvent on négocie à 500 FCFA parce que c’est entre nous nous ici. Celui que l’hôtel dérange, il peut en faire autant, d’autres ont des maquis pourquoi les hôtels dérangent certains habitants de notre quartier alors que c’est fait pour nous», se demande la jeune fille qui a l’air épuisé après des moments d’heures torrides.  Mr Dally Rémy agent comptable dans une société de la place et qui loue une maison à la sicogi secteur du lycée William Ponty se dit déçu du comportement de ses concitoyens qui ne pensent que à eux seuls.  « Comment pouvez vous comprendre que la maison de mon voisin serve de chambre de passage et à toute heure .Les enfants du quartier voient déferler tous sortes couples et se faisant surement une idée de leur partie de jeu. Souvent quand le client vient avec une prostituée et qu’il ne tombe pas d’accord sur le prix, c’est la foire aux injures et à la bagarre généralisée. Vraiment je ne sais pas comment il faut régler cette affaire quand mes voisins avisés disent comprendre la situation parce que selon eux il n’y avait pas de loi à respecter à la Sicogi et que chacun était libre de ses actes même si cela les dérangeaient par moment. »   Ibrahim Touré se dit fatigué de dénoncer ce phénomène en grande floraison dans son quartier qui longe vers le terminus du bus 42 où l’hôtel de passage est juste en face de sa demeure.  « Sommes nous dans quel pays ? S’interroge-t-il avant de poursuivre « Je vis avec un voisin qui a décidé de transformer son domicile en chambre de passage. Plus grave, les week-ends une meute de jeunes filles ramenée par son fils et proposée aux potentiels clients ne fait que de la bagarre toute la nuit, nous empêchant de dormir. Mais que pouvons nous faire quand le mot sur toutes les lèvres ici est, ‘’nous sommes pauvres, c'est notre business pour avoir de l’argent’’.  Dieudonné Kouadio, gérant d’un hôtel d’infortune que nous approchons nous expliquera comme certains autres de ses camardes que ce phénomène tire son origine d’abord de la crise économique. Mais quant à savoir pourquoi il ne chercherait pas à faire des locations comme alleurs, il dira ceci : « Au départ tout le monde fait louer les chambres mais chaque fin du mois pour entrer en possession de nos fonds c’est tout une embrouille avec les locataires. Avec les chambres de passages c’est au moins 20 000 FCFA que je me fais par jour, les samedis c’est la totale. Le dérangement ? A Yopougon ici chacun à toujours fait ce qu’il voulait. Les maquis et bars qui dérangent, les autorités ne disent rien donc nous faisons nos hôtels, c’est ma maison j’en fais ce que je veux », explique l’héritier d’une maison de quatre pièces qui après transformation s’est retrouvée à 10.   Olivier Messe de la Selmer dont l’hôtel a servi à rafraichir les besoins sexuels de notre couple cité plus haut aborde comme tous les autres aussi dans le même sens. Pour lui, seul les chambres de passages sont rentables que les locations. Pour le dérangement il cite : « Nous sommes toujours emmerdés par les riverains qui nous parlent de dépravation et de mœurs, et surtout disent que cela ne présentait pas bien pour les enfants. Mais nous on leur dit que font-ils pour les maquis qui polluent leur existence dans le quartier depuis des décennies. Pour moi transformé sa maison soit en chambre de passe ou de maquis c’est du pareil. »  Yopougon au rythme de plusieurs régimes qui se succèdent dans le pays reste toujours égal à elle même, comme réputée pour les phénomènes qui dérangent la société ivoirienne avec un regard complice des autorités. Ainsi va la vie à ‘’poy’’.  Donatien kautcha

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